LE N.-B. DANS LA MIRE DES ÉTATS-UNIS
Alors que la province a été exemptée des taxes à l’exportation du bois d’oeuvre lors des précédents conflits commerciaux, elle est aujourd’hui accusée par l’industrie américaine de permettre une concurrence déloyale. Dans sa ligne de mire: le plan forestier des progressistes-conservateurs.
Depuis 35 ans, les provinces de l’Atlantique ont échappé aux droits de douane des États-Unis en raison de leur régime forestier qui laisse une plus grande place aux forêts privées.
Seulement 47,7% des approvisionnements en bois proviennent des forêts publiques du Nouveau-Brunswick. À titre de comparaison, 95% du bois de la Colombie-Britannique est récolté sur les terres de la Couronne.
En décembre 2016, le département du Commerce des États-Unis a retiré les provinces de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-duPrince-Édouard et de Terre-Neuve-etLabrador de la liste de gouvernements qui subventionneraient l’industrie du bois d’oeuvre. En revanche, l’organisation a inclus le Nouveau-Brunswick, estimant que la province soutient indirectement l’industrie par l’attribution de droits de coupe, la sylviculture et les frais de gestion des licences.
En novembre, la coalition des producteurs forestiers américains demandait que la province soit assujettie à des droits de douane. Elle allègue que le dernier plan forestier du Nouveau-Brunswick a réduit l’approvisionnement en bois des forêts privées au profit du bois des forêts publiques, ce qui permettrait à la province de subventionner indirectement l’industrie.
En 2014, le gouvernement Alward avait autorisé une augmentation de 21% des allocations de coupes de bois sur les terres de la Couronne. L’industrie forestière a alors pu récolter 660 000 mètres cubes de bois supplémentaires par année dans les forêts publiques.
Finalement, le département du Commerce a décidé d’imposer des droits compensateurs de 19,88% aux exportateurs de bois mou canadiens, que devront aussi payer les entreprises néo-brunswickoises. Seul le plus gros joueur, JD Irving, a pu obtenir un taux de 3,02% après avoir déposé une soumission auprès des autorités américaines.
Rick Doucett, président de la fédération des propriétaires de lots boisés du N.-B., estime que la façon dont la province a géré les