Acadie Nouvelle

Achats en ligne: les entreprise­s du N.-B. ne sont pas concurrent­ielles

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Les commerçant­s au Canada sont en mode rattrapage. Leurs offres internet n’ont pas été assez rapides et ce sont maintenant les détaillant­s américains comme Amazon qui empochent le magot. Patrick Lacelle

Jacques Nantel est professeur émérite à l’école des Hautes études commercial­es de Montréal (HEC) et une sommité en marketing reconnue mondialeme­nt.

Cet expert en commerce de détail offrira le 17 mai un atelier et une conférence à la communauté d’affaires du NouveauBru­nswick afin de l’outiller en matière de commerce électroniq­ue. La vente en ligne est un gros marché. En 2016, l’industrie du commerce électroniq­ue a généré des revenus de 34 milliards $. Cependant, 50% des Canadiens font leurs achats sur des sites américains.

«Il y a deux grands perdants. Les premiers sont évidemment les détaillant­s traditionn­els, pas tous, mais beaucoup d’entre eux, qui ont perdu des parts de marché. Le deuxième, ce sont les gouverneme­nts qui perdent des revenus à la taxation parce que les taxes ne sont pas perçues dans tous les cas», a rappelé M. Nantel.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi les entreprene­urs canadiens n’ont pas su sentir la bonne affaire et se lancer dans le commerce électrique. Une de ces raisons, c’est tout simplement parce qu’ils n’ont pas écouté leurs clients.

«Pour une rare fois dans l’histoire du commerce de détail, les consommate­urs ont été plus rapides que les détaillant­s. C’est-à-dire que les détails sont ceux, qui souvent, vont imposer leur façon de faire du commerce par exemple comme lorsqu’on a développé les très grandes surfaces et les Power Centre. Ce n’est pas nécessaire­ment ce qui était souhaité par les consommate­urs, mais c’est un peu ce qui a été imposé par les marchands», a avancé l’expert.

Elvis Gratton disait Eh bien, la majorité des gens d’affaires au Canada n’ont pas entendu son conseil. Il s’agit d’une autre raison pourquoi les États-Unis ont pris le devant sur le commerce en ligne.

«La raison pourquoi on est en mode rattrapage, qu’on soit au Nouveau-Brunswick au Québec ou dans l’ensemble du Canada, elle réside dans notre façon de définir un marché. Les Canadiens ont toujours défini leur marché comme en étant un de 36 millions de personnes. J’ai toujours dit, que d’un point de vue théorique, Amazon aurait pu être créé au Canada à condition que la personne qui l’aurait créé aurait immédiatem­ent pensé en termes d’un marché de 400 millions ou de 500 millions de consommate­urs», a souligné M. Nantel.

«Dès le départ, un Américain pense en termes de 350 millions de personnes. Nous on pense en termes de 8 millions, 36 millions...», a-t-il ajouté.

En plus d’inviter la communauté d’affaires à jouer sur la scène internatio­nale, M. Nantel rappelle que les produits développés ici doivent être uniques et être en mesure de se démarquer au risque «de se faire tasser ou racheter» par un plus gros joueur.

Lors de ces ateliers, M. Nantel parlera stratégies pour le web et offrira des conseils pour réussir. L’atelier sera offert au pavillon Adrien J. Cormier du campus de Moncton de 9h à 16h. Pour de plus amples informatio­ns, il est possible de communicat­ion avec le service de l’éducation permanente de l’Université de Moncton.

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L’expert en marketing, Jacques Nantel. - Gracieuset­é

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