LA SACRISTIE, RUCHE DU BÉNÉVOLAT
Dans certains portiques d’église, une mosaïque présente les curés qui ont servi la paroisse. Parfois il y a aussi les vicaires. Cela ne devrait pas faire oublier que derrière ces noms et ces visages, il y a le travail bénévole de milliers de laïcs engagés pour la vitalité de leur paroisse.
En cette semaine de l’action bénévole, je voudrais reconnaître ces gens de grande valeur qui assurent la survie de nos communautés chrétiennes. Sans eux, il serait impossible d’offrir tous les services pastoraux et d’assurer une présence d’Église dans nos milieux. Ils ont reçu gratuitement et donnent avec la même attitude.
S’il y a des bénévoles en Église, ce n’est pas uniquement parce qu’il manque de prêtres ou de ressources financières. Au contraire: plus il y a de bénévoles, plus il y a un besoin de prêtres pour les soutenir et les guider. Un pasteur n’est pas nécessaire sans troupeau. Les bénévoles nous rappellent que la valeur d’un service ne se mesure pas seulement par un salaire équivalent. C’est même le contraire parfois: une personne qui agit bénévolement ajoute une valeur à son engagement.
Susciter la question des bénévoles en Église, c’est poser la question: bénévoles pour quelle Église? Il y a des bénévoles parce que notre Église est à l’image d’un corps où chacun a un rôle à jouer comme membre. Si un baptisé ne remplit pas sa tâche, c’est tout le corps qui en souffre. S’il y a des bénévoles en Église, c’est à cause d’une mission commune.
Bénévole, du latin benevolus, veut dire bienveillant, celui qui veut du bien. C’est la première caractéristique du bénévole: qui veut du bien… pour les autres, mais aussi pour soi. On fait rarement quelque chose par pure gratuité; inconsciemment parfois, nos gestes sont motivés par des besoins. On devient souvent bénévole pour rencontrer d’autres personnes et briser la solitude, pour se sentir utile, être reconnu et aimé. Cela est normal... le bénévolat doit demeurer une action qui fait vivre autant celui qui l’exerce que celui qui en bénéficie.
Dans une société où les échanges visent essentiellement le profit et l’individualisme, l’action bénévole symbolise la gratuité et l’entraide. Les bénévoles signifient beaucoup pour l’Église et la société.
Depuis le commencement de mes années de ministère, j’ai rencontré des centaines de bénévoles. Ces gens sont devenus des collaborateurs estimés, des amis fidèles, des bénédictions du ciel. Les voir à l’oeuvre demeure pour moi une source d’admiration.
La sacristie est la ruche de plusieurs bénévoles. C’est le lieu des réunions parfois. L’endroit où on accueille les enfants pour la catéchèse. L’atelier pour préparer le décor. Le milieu de travail des sacristains qui veillent aux détails de toute célébration liturgique.
À Petit-Rocher, celle qui m’a accueilli la première fois à la sacristie (et qui continue souvent de le faire), c’est Anita. Son travail de sacristine est son dernier engagement en liste après avoir cumulé plusieurs fonctions dans la paroisse. Comme plusieurs autres, c’est quelqu’un qui l’a invité à servir bénévolement. Son engagement est la réponse à un appel.
Pendant plusieurs années, elle a servi sa communauté tout en soignant son mari paralysé. Son travail à l’église a été «sa thérapie» selon sa propre expression. Pendant les années de soin, cela représentait son unique sortie pour rencontrer d’autres personnes. Et lors du deuil à la suite de la mort de son époux, son engagement l’a ouvert à d’autres réalités.
Pour elle, cela ne fait aucun doute: son engagement bénévole, de surcroît en Église, lui a permis de surmonter les épreuves de la vie et de consentir à sa réalité. En espérant que cela saura en inspirer d’autres. Pour des communautés en santé.