Speed Friend Dating: pour se faire des amis
À l’heure du virtuel, on oublie souvent que rien ne vaut une bonne rencontre en personne pour créer des amitiés... même si c’est en vitesse.
Kevin Soussana a eu une idée un peu folle plutôt cette année.
Le gestionnaire de la bibliothèque publique Raymond-Lagacé d’Atholville a en effet pensé qu’il serait intéressant de développer des amitiés en introduisant le Speed Friend Dating.
Basé sur le concept du Speed Dating, qui implique rencontrer plusieurs étrangers dans un court laps de temps afin d’évaluer les atomes crochus et espérer trouver l’âme soeur, le Speed Friend Dating a néanmoins une finalité tout autre et peu moins ambitieuse. Selon M. Soussana, on ne parle pas ici d’un incubateur d’amitiés.
«On ne recherche pas l’amour ou un conjoint ici. Même pas un ami en fait. Le but c’est simplement de rencontrer des gens, de discuter, interagir et trouver des points en commun», soutient M. Soussana, notant que l’activité n’est pas destinée à la base aux personnes désespérément à la recherche d’une grande amitié. Une soirée sociale donc? Oui et non. «Car dans une soirée ou un dîner avec plusieurs gens, rien ne dit que les personnes vont toutes se parler. Certaines sont plus timides. Ici, on est certain de rencontrer tout le monde», explique M. Soussana.
Le concept du Speed Friend Dating n’est pas nouveau en soi, quoique rare dans la province… et encore plus dans les petites régions rurales.
«Ça existe un peu partout, surtout dans les grands centres. On fait cela dans des cafés ou encore comme ici, dans une bibliothèque», indique-t-il.
Elle précise au passage que les intérêts des participants n’ont pas à être reliés automatiquement avec la littérature.
«Ce n’est pas le but premier, mais ça fait toujours un bon sujet de départ pour briser la glace», dit ce dernier.
Localement, le concept avait cela de particulier qu’il était interprovincial.
L’activité se déroulait en effet en alternance entre Atholville et Pointe-à-la-Croix (Loisirs Avignon Centre) au Québec.
«Je trouvais intéressant de faire ce pont pardessus la rivière, mixer les gens du NouveauBrunswick et du Québec. Car les gens ici vivent dans la même région, vont dans les mêmes commerces, mais ne se connaissent pas nécessairement pour autant», souligne M. Soussana.
Les quatre premières sessions de Speed Friend Dating ont eu lieu au cours des dernières semaines. Au dire même de l’organisateur, la participation n’a pas été énorme, mais le but a néanmoins été atteint.
«Les gens ont bien répondu. Oui, il y aurait pu en avoir davantage, mais l’idée n’est pas nécessairement d’atteindre une grosse quantité. C’est plutôt que les gens se parlent, qu’ils se découvrent, et c’est ce qui est arrivé. En fait, du moment où les participants passent du bon temps, moi je qualifie ça de succès. Et il faut dire aussi que c’était une première et que nous n’avons pas fait beaucoup de promotion. Les prochaines sessions seront mieux», promet-il. Car celui-ci espère revenir à la charge. «On va faire relâche pour l’été, car nous avons une programmation plus chargée à la bibliothèque, mais c’est une idée que je garde en tête. Je trouve le concept vraiment intéressant. Ce sera peut-être le même format ou quelque chose d’autre, mais toujours avec l’idée de base de faciliter les rencontres, la création d’amitiés», exprime M. Soussana qui verrait bien également lancer l’invitation aux nouveaux arrivants.
«Les gens dans la région sont très chaleureux, très accueillants de nature. Mais pour les rencontrer et établir un véritable lien avec eux, ce n’est pas toujours évident. Les gens ont déjà leur famille, leurs réseaux d’amis établis. Avec des soirées comme celles-ci, ça permet de faire de belles connaissances et de mieux s’intégrer à la communauté», croit-il.
Il envisage d’établir des partenariats avec certains organismes pour mousser la participation à l’activité.