Le pape François amorce un séjour de deux jours en Égypte
Le pape François est arrivé vendredi en Égypte pour une visite historique de deux jours pendant laquelle il souhaite que chrétiens et musulmans fassent front commun contre la violence.
Le pape aura au Caire plusieurs rencontres d'une grande importance symbolique avec les leaders politiques et religieux du pays. Il participera aussi à une conférence internationale sur la paix organisée par Al-Azhar, l'une des plus anciennes mosquées du Caire.
Le pape François témoignera de sa solidarité et offrira un message de paix à un pays qui est frappé depuis quelques années par la violence de la branche locale de Daech (le groupe armé État islamique).
Sa visite survient moins de trois semaines après que des attentats à la bombe perpétrés dans deux églises chrétiennes coptes à Tanta et à Alexandrie eurent fait 46 morts et une centaine de blessés. Le bilan des trois attentats suicides qui ont visé les chrétiens du pays depuis décembre s'élève à 75 morts.
Le pape a été accueilli par deux enfants qui lui ont offert des fleurs quand il est arrivé au Caire, quelques heures après être parti de Rome. Il a ensuite quitté l'aéroport en laissant la fenêtre de sa petite voiture baissée, après avoir refusé un convoi blindé.
Il s'est tout d'abord rendu au luxueux palais présidentiel d'Ittihayda, au Caire, où il a rencontré le président Abdul-Fattah el-Sissi. Un orchestre a interprété les hymnes nationaux de l'Égypte et du Vatican.
Le pape est ensuite allé rencontrer le grand imam d'Al-Azhar, le cheikh Ahmed el-Tayeb, qui lui a réservé un accueil chaleureux. La presse favorable au président el-Sissi attaque de plus en plus le cheikh pour ne pas avoir modernisé le discours religieux du pays et pour avoir refusé de bannir certains écrits qui prêchent des idées dépassées ou encore la haine des non-musulmans.
S'adressant à la foule de religieux chrétiens et musulmans, le pape a rappelé que les anciennes civilisations égyptiennes favorisaient le savoir et l'ouverture d'esprit, et qu'un engagement similaire est requis aujourd'hui pour contrer le «barbarisme» de l'extrémisme religieux parmi les jeunes.
«En tant que leaders religieux, nous devons dénoncer la violence qui se présente derrière le masque de la sainteté, a-t-il déclaré sous les applaudissements de la foule. Répétons un 'non' ferme et clair à toute forme de violence, de vengeance ou de haine perpétrée au nom de la religion ou au nom de Dieu.»
L'imam el-Tayeb a quant à lui été applaudi quand il a dit que «l'islam n'est pas une religion de terreur simplement parce qu'une minorité de ses fidèles a détourné certains textes».
François rencontrait en fin de journée vendredi le pape d'Alexandrie, Théodore II, de l'Église copte.