Recyclage à domicile au Restigouche: les sceptiques seront confondus dès 2018
Si tout va comme prévu, la cueillette des matières recyclables à domicile pourrait devenir réalité au Restigouche dès l’automne 2018.
Cette fois-ci sera la bonne, ose se mouiller le président de la Commission de services régionaux du Restigouche (CSR-Restigouche), Michel Soucy
C’est que l’implantation du programme de recyclage à domicile a été reportée à tellement de reprises au cours des quinze dernières années au Restigouche qu’il est normal d’être quelque peu sceptique.
Mais la CSR-Restigouche maintient toutefois le cap et a plus que jamais l’intention de faire aboutir ce projet une fois pour toutes. Cette volonté, elle l’a réitérée lors de son assemblée générale annuelle, faisant de cet enjeu sa priorité pour les prochains mois. L’objectif est ambitieux, l’automne 2018.
«Il faut qu’on avance, on n’a pas le choix. Et 2018, selon nous, c’est un objectif réaliste. Est-ce qu’il y a consensus autour de la table sur le recyclage à domicile? Ça dépend. Mais chose certaine, tout le monde reconnaît que c’est un besoin, que l’on doit aller vers ça plus tôt que tard», ajoute M. Soucy.
La volonté de la CSR-Restigouche d’instaurer le recyclage domiciliaire dès l’automne 2018 survient par ailleurs au même moment où l’on assiste à une baisse marquée du tonnage des matières récupérées par l’entremise du système actuel, celui des conteneurs communautaires.
Selon le rapport annuel de la division des déchets solides, le Restigouche a recyclé 388 tonnes de matériaux, soit 17 tonnes de moins que l’année précédente.
«Je pense qu’on a peut-être atteint notre maximum avec le format actuel. Ça décourage plusieurs personnes à recycler. C’est certain que ce serait plus commode pour tout le monde d’avoir un bac directement à la maison pour recycler et on croit que l’on obtiendrait de bien meilleurs résultats. Et c’est sur ça qu’on travaille. Mais pour ça, il faut d’abord convaincre les gens autour de la table», ajoute le président de l’organisation.
À pareille date l’an dernier, la CSRRestigouche avait annoncé à son assemblée générale annuelle qu’elle allait faire de la question du recyclage sa priorité. Cela se sera finalement traduit par une étude sur le sujet.
Une firme-conseil a épluché la question du recyclage à domicile et de la collecte régulière des ordures ménagères. Son mandat? Proposer différents scénarios à la commission en vue du recyclage à domicile. Ce rapport a été remis mercredi aux membres du comité sur le recyclage. Il sera présenté au reste du groupe lors de la prochaine rencontre mensuelle (25 mai) afin d’être révisé.
«Ce rapport contient des recommandations. La commission aura alors à se positionner sur la question», indique M. Soucy qui, à ce stade, préfère ne pas dévoiler le contenu du rapport puisqu’il n’a pas encore été vu par tous.
Ce que l’on sait par contre, c’est que l’implantation du programme de recyclage à domicile est évaluée à près de 1,5 million $. De ce montant, un peu plus de 800 000$ doivent servir uniquement à financer l’achat des bacs de recyclage pour la population. Le reste du montant serait destiné à l’amélioration devant être infrastructures à la station de transfert de Campbellton.
C’est d’ailleurs toujours l’aspect financier qui complexifie l’implantation du recyclage à domicile. Selon M. Soucy, l’impact budgétaire du recyclage pour certaines communautés est énorme.
«À 70$ environ le bac de recyclage, on peut facilement imaginer que c’est un gros coup à donner pour des endroits comme Campbellton par exemple. Il y a définitivement des municipalités qui seront plus affectées que d’autres par l’implantation de ce programme», avoue-t-il.
Reste que pour M Soucy, il est important de bouger rapidement dans ce dossier afin de ne pas manquer la fenêtre d’opportunité de 2018.
«Si l’on veut mettre le programme en place pour l’automne 2018, les fonds doivent apparaître dans le prochain budget d’exploitation des municipalités. Il y a également des arrêtés municipaux qui devront être modifiés et des contrats de collectes revus. Alors, on n’a donc pas de temps à perdre», note-t-il.