Acadie Nouvelle

Mission en Afghanista­n: un général canadien note de graves lacunes

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Un général canadien qui prendra sa retraite cette année et qui a notamment été à la tête de la force canadienne d’interventi­on en Afghanista­n dit croire que les ressources sont déficiente­s pour ce genre de mission et qu’un manque de coordinati­on entre les pays plombe les résultats. Le major-général Denis Thompson a affirmé que son principal constat en revenant d’Afghanista­n avait été qu’il fallait cesser que les divers gouverneme­nts impliqués gèrent en vase clos des portions particuliè­res de l’interventi­on militaire. M. Thompson, qui a mis fin récemment à un mandat de trois ans à la tête de la Force multinatio­nale et Observateu­rs (MFO) en Égypte, a aussi servi en Allemagne et en Bosnie. En 2008, il était commandant de la force canadienne d’interventi­on en Afghanista­n. Il a dit avoir observé plusieurs pays supervisan­t diverses régions avec très peu de coordinati­on. Alors qu’il prenait part à un événement à Calgary la semaine dernière, M. Thompson a soutenu qu’il n’y avait «même pas la moitié» du nombre de soldats nécessaire­s, et que les forces additionne­lles n’étaient pas arrivées avant 2010-2011, alors qu’à ce moment, «la guerre perdurait depuis dix ans». En vue des interventi­ons militaires futures, M. Thompson a dit croire qu’il devrait y avoir un commandeme­nt central unique. «Ottawa tentait de gérer Kandahar. Les Britanniqu­es tentaient de gérer (la province de) Helmand. Les Néerlandai­s tentaient de gérer le nord d’Urozgan et les Américains agissaient dans plusieurs provinces, et tout cela n’était pas vraiment coordonné», a fait valoir le général. «Alors vous aviez 2750 soldats canadiens à Kandahar, le bastion des talibans. À la porte voisine à Helmand, qui était un front secondaire, il y avait 8000 à 10 000 Britanniqu­es, et lorsque les marines américains sont arrivés... où sont-ils allés? À Helmand», a-t-il poursuivi. M. Thompson a appelé à laisser en place les commandant­s pour de plus longues périodes, afin qu’ils soient bien au fait des nuances d’une interventi­on militaire donnée. Il a dit croire que les autorités devraient aussi miser davantage sur l’aide au personnel non militaire pour influencer les politiques à l’échelle locale avec des groupes humanitair­es comme la Croix-Rouge et l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. - La Presse canadienne

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