Acadie Nouvelle

Une idée plutôt bien accueillie dans le Restigouch­e et en Gaspésie

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Bien qu’encore embryonnai­re, l’idée de proposer la candidatur­e d’un Congrès mondial acadien dans la baie des Chaleurs pour 2024 est plutôt bien accueillie au Restigouch­e et en Gaspésie. Jean-François Boisvert

Qu’en pensent les intervenan­ts du Restigouch­e et de la Gaspésie? Nous avons parlé à quelques-uns d’entre eux et les réponses semblent plutôt encouragea­ntes.

À Campbellto­n, on avoue être peu familier avec le projet à ce stade. Toutefois, la mairesse de l’endroit, Stéphanie Anglehart, concède que l’idée a du potentiel.

«On va certaineme­nt faire un suivi avec notre conseil afin de discuter de la question et la présenter à la Commission de services régionaux, car un appui régional est nécessaire pour un tel projet», estime-t-elle.

Elle ajoute qu’à première vue, elle trouve l’initiative intéressan­te.

Le président de la CSR-Restigouch­e, Michel Soucy, promet quant à lui d’être très attentif.

«C’est encore très tôt dans le processus. Si ça va plus loin qu’un simple souhait et que le Québec se montre également intéressé. Il faudra voir ce que ça implique pour nos communauté­s, si la volonté de participer est la même chez tout le monde», indique-t-il.

Également maire d’Atholville – une municipali­té à majorité francophon­e et acadienne –, M. Soucy avoue avoir lui-même assisté à presque tous les CMA. Il a aussi été bénévole actif lors des Jeux d’hiver du Canada de 2003.

«J’ai donc une bonne idée de ce que ce genre d’événements à grande envergure comporte comme organisati­on. C’est immense, mais tout est possible. On a vu que l’on était capable de bien le faire en 2003. Chose certaine, ce serait une belle activité pour le nord du NouveauBru­nswick et la Gaspésie», poursuit le maire, qui attend maintenant un coup de fil de la part de son homologue de Bathurst, ou encore du comité de mise en candidatur­e, avant de pousser le dossier plus loin.

Ancien membre de l’équipe organisatr­ice des Jeux d’hiver du Canada 2003 BathurstCa­mpbellton, Yves Gagnon trouve pour sa part que l’organisati­on du CMA de 2024 serait un (autre) beau projet rassembleu­r pour les régions Chaleur et Restigouch­e, mais aussi une occasion de raffermir les liens entre la Gaspésie et le nord du Nouveau-Brunswick.

«J’ai vu les impacts positifs pour nos régions au cours des années précédant et suivant les Jeux de 2003. D’ailleurs, ces liens que nous avions tissés à l’époque existent toujours», dit-il.

Président de la Société historique Machault, qui met en valeur l’histoire acadienne des deux côtés de la Restigouch­e, Michel Goudreau voit aussi d’un bon oeil la candidatur­e de la baie des Chaleurs pour l’organisati­on d’un CMA.

«C’est certaineme­nt une candidatur­e qui serait tout à fait sensée et appropriée», affirme-til, notant que les branches familiales sont sensibleme­nt les mêmes des deux côtés de la baie.

Celui-ci se rappelle qu’il y a quelques années, un membre de la branche locale de la SANB avait proposé l’idée d’un tel rassemblem­ent pour la baie des Chaleurs.

«À l’époque, il y avait des candidatur­es plus organisées provenant d’ailleurs, alors ça n’a jamais abouti en propositio­ns concrètes, sachant que nos chances de l’emporter étaient minces. Mais c’est intéressan­t de voir l’idée revenir dans l’actualité», explique l’homme de Pointe-à-la-Croix.

M. Goudreau voit avec un congrès une occasion en or de mettre en valeur la riche histoire acadienne de l’endroit.

«La candidatur­e de la baie des Chaleurs serait d’autant plus intéressan­te qu’on parle de résistance. Énormément de gens qui ont fui la déportatio­n se sont retrouvés ici. C’est un élément très important de l’histoire. À mon avis, l’histoire, c’est l’assise même de la raison d’être des CMA. Malheureus­ement, plus ça va, plus on l’évacue des programmat­ions au profit d’autres activités plus commercial­es. On aurait une bonne occasion de la célébrer et de la faire connaître», explique-t-il.

À l’autre extrémité du territoire, à Bonaventur­e en Gaspésie, l’attachemen­t à l’Acadie est aussi très fort. Ce n’est pas pour rien qu’on y retrouve un musée destiné à l’histoire acadienne.

Directrice du Musée acadien de Bonaventur­e, Louise Cyr verrait d’un bon oeil une telle collaborat­ion entre les trois régions pour une candidatur­e au CMA.

«Ce serait une belle occasion de fraternise­r, car il y a beaucoup de gens en Gaspésie qui ont des racines acadiennes. Les villes de Carleton et de Bonaventur­e par exemple ont été fondées par des Acadiens. Il y aurait donc certaineme­nt un intérêt ici pour un tel événement, car on est parfois un peu oublié dans la grande famille acadienne», exprime Mme Cyr.

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