UN PROJET ÉCOLOGIQUEMENT RESPONSABLE
Le projet de mégaterrain de camping du ministre Boudreau et de Michel Boudreau, à Shediac, réussit le test de l’étude d’impact environnemental. Les entrepreneurs veulent développer près de 700 espaces de camping sur 25,5 hectares, entre les routes Parlee Beach et Pointe-du-Chêne.
Ceux qui évoquaient des soucis environnementaux en souhaitant voir le projet avorter resteront sur leur faim. La gestionnaire de l’étude et scientifique environnementale de la firme de consultation et d’ingénierie WSP Canada s’est d’ailleurs faite élogieuse à l’égard du projet de camping.
Il s’agit d’un exemple à suivre en matière de pratique environnementale, estime-t-elle.
Il ne manquerait maintenant que trois éléments aux entrepreneurs avant de pouvoir soulever la première pelletée de terre: un permis de construction de la Ville de Shediac, un permis pour utiliser l’eau et les égouts de la municipalité ainsi qu’une approbation pour enlever une couche de terre végétale.
Ce projet ambitieux fait beaucoup jaser depuis les dernières années à Shediac.
En bordure de la rue Main, à quelques pas de la plage Parlee, le camping 4 étoiles pourra accommoder des centaines de touristes en visite dans la capitale du homard.
Tous les sites auront accès à une alimentation en électricité, au service d’égouts et à l’eau courante.
Le site comprendra également des bureaux administratifs, un terrain de jeu muni d’une piscine et un parc de jeux d’eau, une aire de stationnement pour les visiteurs et toute une panoplie d’espace et d’édifice de rangement. Un réseau de routes et de sentiers interne permettra de se rendre aux différents sites du camping.
Les 25,5 hectares sur lesquels les travaux doivent être effectués sont composés de boisés et d’anciens champs de pâturage. Une zone de terres humides protégées se trouve à plus de 30 mètres en bordure du site, respectant les normes exigées.
En plus de satisfaire les normes environnementales, les experts affirment que le projet aurait un impact «positif» sur l’économie locale par le biais de la création d’emplois sur le site et auprès des compagnies locales lors de sa construction, mais aussi par la création d’emplois permanents une fois les travaux terminés.
Les restaurants, les stations d’essence et les boutiques de la région peuvent prévoir une augmentation de leurs clientèles respectives.
L’augmentation de la congestion routière de la municipalité ne devrait pas non plus être un problème. Les plans du mégaterrain de camping prévoient de multiples artères d’entrée et de sortie afin de faciliter la circulation en période de pointe.
Une piscine et des jeux d’eau serviront d’alternative à la plage Parlee, afin d’éviter d’aggraver le problème de surpopulation.
Il pourrait toutefois y avoir une diminution de la clientèle des autres campings de la région au profit de celui-ci, stipule l’étude environnementale.
«L’objectif de ce projet est de tirer profit d’un marché niche intéressé dans les capacités d’hébergement des campings 4 étoiles.»
POLLUTION BACTÉRIENNE À RÉGLER
La publication de cette étude d’impact environnementale survient quelques jours après une annonce de 3 millions $ du gouvernement provincial pour contrer la pollution bactérienne à la plage Parlee.
Le ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux mettra de l’avant toute une série d’études et d’amélioration de l’infrastructure dans l’espoir de circonscrire et d’éliminer les hauts taux de coliformes fécaux dans l’eau de la baie de Shediac.
Le ministre Serge Rousselle n’a pas souhaité aller de l’avant avec la demande de moratoire exigée sur tout développement économique en bordure de l’estuaire par des groupes environnementaux de la région, pour préférer une approche cas par cas.
Son ministère aura le droit d’obliger la création d’une étude d’impact environnemental pour tout projet s’il le juge nécessaire.
Voilà plusieurs années que les eaux récréatives du parc provincial de la plage Parlee affichent de hauts taux de présence bactérienne, notamment de la bactérie e.coli. L’an dernier, les résultats d’échantillonnage des eaux ont été faussés en raison de critères d’évaluation erronés. Cette erreur a mené les autorités à sous-évaluer la présence de coliformes fécaux dans l’eau à 30 reprises pendant la saison chaude.
«Nous croyons que ce projet sera bénéfique à la Ville de Shediac, aux régions avoisinantes et à la province du Nouveau-Brunswick. C’est l’exemple par excellence d’un camping écologiquement responsable», a indiqué par écrit Christina LaFlamme.