Les jeunes veulent être entendus «encore plus fort»
Vote à 16 ans… Code vestimentaire… Disponibilité du WiFi dans les écoles… Les élèves francophones du NouveauBrunswick ont établi leur liste de priorités pour la prochaine année.
Tout près d’une centaine de délégués en provenance des 22 écoles secondaires francophones de la province s’étaient donné rendez-vous, en fin de semaine, pour le grand brassage d’idées annuel de la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick (FJFNB).
C’était aussi l’occasion pour les délégués de choisir leurs représentants au conseil de direction pour la prochaine année. La présidente sortante, Sue Duguay, de l’école Beausoleil de Miramichi, a été reportée à son poste pour un second mandat. Finissante, elle prendra bientôt la route de l’université. Elle trouvait toutefois avoir encore des choses à apporter à la FJFNB.
«La jeunesse ne s’arrête pas à 18 ans ou à la 12e année. Même si je me dirige ailleurs, j’ai toujours à coeur les intérêts de la fédération et des jeunes de partout dans la province», explique-t-elle. Son objectif pour le prochain mandat? «Qu’on nous entende encore plus fort», dit-elle.
Et cette voix «des jeunes», elle compte bien la faire valoir dans plusieurs dossiers provinciaux. Elle entend, entre autres, continuer à mettre de la pression sur le gouvernement en ce qui concerne la question du droit de vote à 16 ans.
«C’est un dossier qui revient constamment sur la table depuis 2014 tout simplement parce qu’on y tient beaucoup. Le gouvernement semble vouloir bouger, mais c’est loin d’être encore concret. On doit donc de rappeler que, pour nous, ce n’est pas uniquement des paroles en l’air. On veut que ça se concrétise», dit-elle.
HUIT AUTRES MANDATS
Huit autres mandats ont par ailleurs été adoptés par l’assemblée, l’un d’entre eux portant sur l’adoption d’un code vestimentaire pour l’ensemble des établissements de la province.
«Comme pour le vote à 16 ans, ce n’est pas la première fois qu’on en parle», indique Marc-André LeBlanc, directeur général de la FJFNB.
«Ce que l’on constate, c’est que les règles vestimentaires diffèrent beaucoup d’une école à une autre. Il n’y a pas de politique clair pour l’ensemble de la province. On s’en remet plutôt aux directions d’écoles. Ça fait que quelque part on peut porter une chose et ailleurs non», explique-t-il, soulignant que les jeunes semblent prôner un même code vestimentaire respectueux pour tous (des valeurs, des religions, des genres, etc.).
Un autre dossier qui risque de faire l’objet de revendications de la part de la FJFBN est celui de l’accès au réseau WiFi dans les différents établissements scolaires.
«Il y a une grande disparité entre les écoles. Certaines l’ouvrent aux élèves, d’autres non, tandis que d’autres ne le font que partiellement. Tous n’ont donc pas le même accès, ce qui n’est pas équitable», estime M. LeBlanc.
Selon lui, ces restrictions à l’accès s’expliquent parfois par un manque de volonté de la part des directions d’école et parfois par un manque au niveau des infrastructures.
«Il y a des endroits où le réseau existe, mais il est faible, au point de ne pouvoir supporter l’ajout des élèves. Il ne suffirait pas à la demande. Dans ce cas, on parle d’investissements pour améliorer les réseaux, et ça, ça fait peur aux directions et au gouvernement puisque ça implique des sous. Mais quelque part, les jeunes croient qu’on est rendu là», dit M. LeBlanc.
Il précise que les jeunes ne veulent pas le WiFi simplement pour avoir le WiFi, pour des buts ludiques.
«Ils voient là une occasion d’incorporer les nouvelles technologies à leur formation, d’améliorer leur éducation. Il y a des bonnes pratiques qui existent et on devrait en tirer profit», croit-il.
Le conseil de direction de la FJFNB sera également appelé à explorer la possibilité d’entrouvrir ses portes aux élèves en immersion, soit à les inviter – en tant que francophiles – à prendre part à ses activités.
«En ce moment, nos membres sont les 22 écoles francophones. Mais l’immersion travaille aussi à forger des francophones. Quelle devrait être la place de ces jeunes, qui ont un intérêt envers notre langue, dans notre organisation? Doit-on ouvrir le dialogue? Ce sera intéressant d’entendre les débats sur la question», conclut M. LeBlanc.
«On entend souvent nos politiciens dire qu’un mandat de quatre années, c’est trop court, ce n’est pas suffisant pour réaliser tout ce qu’ils auraient voulu. Imaginez ce que c’est alors ici avec une seule année», souligne la présidente, désireuse de vouloir mener à terme certains projets.