Dépenses en publicité: le gouvernement du N.-B. se tourne de plus en plus vers Facebook
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick dépense de plus en plus d’argent pour l’achat de publicités sur Facebook. Si le moyen est bon pour joindre une partie importante des citoyens, le géant américain ne paie toutefois aucun impôt au Canada.
Pendant ce temps, le budget publicitaire destiné aux médias traditionnels et locaux, lui, est en chute libre.
En 2013, la province a consacré 1,18 million $ - tous ministères confondus - à l’achat de publicité dans les journaux, sur les ondes radiophoniques, sur les chaînes de télévision et sur Facebook. Le média social avait alors reçu 6440$ pour y véhiculer les messages de promotion du Conseil sur le vieillissement, de Fierté Nouveau-Brunswick, de la campagne de vaccination et de prévention de la maladie de Lyme, pour ne nommer que ceux-là.
En 2016, cette ligne du budget est passée à 46 430$. Le montant d’argent total dédié à l’achat de publicité dans les pages des journaux est passé de 669 700$ à 525 500$ pour la même période, alors que ceux de la télévision ont fondu de 191 060$ à 118 150$.
Le montant alloué aux publicités radiophoniques a chuté de 312 160$ à 232 270$ de 2013 à 2015, avant de remonter à 298 030 $ l’année suivante.
Se tourner vers l’achat de publicité en ligne est un effort conscient et direct des fonctionnaires en vue d’améliorer leurs façons de joindre la population. Plus de 900 millions de personnes utilisent Facebook partout dans le monde et d’autres s’y inscrivent tous les jours, explique JeanFrançois Pelletier, porte-parole.
«Nous estimons que 59% des NéoBrunswickois ont accès à Facebook chaque jour. Nous voyons ce média social comme une médium efficace pour diffuser des informations sur nos programmes et services provinciaux.»
Il s’agit d’un moyen rentable d’atteindre un public cible à moindres coûts, comparativement aux médias traditionnels, poursuit-il.
«Cela nous permet d’utiliser et de tester une variété d’annonces sans avoir à nous limiter à un format particulier, sans images, ou juste par écrit. Le web nous permet aussi de fournir des canaux de communication supplémentaire en cas d’urgence.»
Malgré cette valeur ajoutée, l’achat de publicité en ligne avec l’argent public soulève un dilemme éthique: Facebook, par exemple, ne paie aucun impôt au Canada. Ces fonds sont envoyés directement aux États-Unis sans retour par le biais de taxation.
La province reconnaît avoir une obligation «d’acheter local» et d’appuyer les médias traditionnels du territoire, et c’est ce qu’elle fait, dit le porte-parole.
«En outre, la radio locale et la publicité imprimée représentent plus de 75% de notre budget publicitaire. La publicité Facebook ne représente que 5% du budget publicitaire total de la province.»