Un irritant selon l’Association de la presse francophone
L’achat publicitaire des gouvernements au GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) irrite dans le domaine de la presse écrite. Le président de l’Association de la presse francophone, Francis Sonier, parle d’une pratique «fatigante» qui ne s’estompe pas malgré les efforts de sensibilisation auprès des instances gouvernementales. «On a des médias locaux qui desservent très bien les populations des provinces canadiennes et eux ils mettent de l’argent ailleurs. Ça dérange. On donne de l’argent à des compagnies qui ne paient pas d’impôt ni au Nouveau-Brunswick, ni au Canada.» Les revenus publicitaires sont en chute libre depuis plusieurs années dans le secteur de la presse écrite. L’industrie canadienne, dans son ensemble, subit une baisse de revenu de 1,5 million $ par année, explique celui qui est également éditeur de l’Acadie Nouvelle. Cet argent est utilisé pour assurer le bon fonctionnement des salles de presse. Quand elles disparaissent, dit-il, c’est la nouvelle d’intérêt locale qui part avec elles. «On utilise toutes les occasions qu’on a pour soulever cette question auprès du gouvernement fédéral. C’est l’argent de nos taxes, des contribuables, qui sort du pays, mais qui n’a aucun impact de retour.» L’arrivée du web 2.0 a bouleversé l’univers de la presse. Ceux qui ont survécu y sont parvenus en innovant, notamment par le biais d’un virage numérique. Mais le financement principal des médias privés demeure la vente publicitaire. «À l’Acadie Nouvelle, on fait des efforts pour tirer profit du web, qui était une menace au départ. C’est une nouvelle occasion d’affaires. Je ne dis pas que c’est facile, que ça rapporte autant, mais nos efforts sont là maintenant», soutient M. Sonier - AD