Acadie Nouvelle

Aéroport de Moncton: pas de connexion directe vers les États-Unis à l’horizon

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Depuis 2014, l’Aéroport internatio­nal RoméoLeBla­nc du Grand Moncton n’offre plus de vol direct vers les États-Unis. Verra-t-on bientôt des lignes vers Boston ou New York? Rien n’est moins sûr.

À la suite d’une restructur­ation interne, la compagnie United Airlines a mis fin en septembre 2014 à la ligne aérienne qui reliait Moncton à New York deux fois par jour.

Depuis, le Nouveau-Brunswick n’a plus de connexion aérienne directe avec le pays voisin.

Le nombre d’aéroports et le caractère ultra concurrent­iel de l’activité aéroportua­ire compliquen­t la tâche selon Christophe­r Bacich, président du conseil d’administra­tion.

«La nature de l’industrie aéroportua­ire au NouveauBru­nswick limite les choses», assure-t-il.

Son équipe essaie toujours d’obtenir un vol direct vers le nord-est des États-Unis, mais les transporte­urs américains sont réticents en raison de la faible valeur du dollar canadien.

Le contexte actuel donc n’est pas favorable. L’an dernier, l’aéroport internatio­nal Stanfield de Halifax a perdu 11 de ses vols directs vers les États-Unis.

Certaines compagnies demandent jusqu’à 5 millions $ pour lancer une ligne aérienne, explique Bernard LeBlanc, PDG de l’aéroport Roméo-LeBlanc.

«Si vous voulez un avion de 70 sièges par jour que vous remplissez à 80%, il vous faut au moins 30 000 à 40 000 passagers par an. S’il faut payer 5 millions $ au départ, ça revient à subvention­ner chaque siège entre 100 et 200 dollars. Est-ce que c’est vraiment le rôle d’un aéroport?»

Cet accès plus difficile au marché américain ne fait pas les affaires des entreprene­urs de la région.

«Ça complique les choses au niveau logistique. On ne peut pas se cacher que plus on a de liens directs avec les grandes métropoles américaine­s, plus il est facile de faire des affaires, souligne Frederic Gionet, vice-président de 3+, la corporatio­n de développem­ent économique du

«S’il faut subvention­ner une ligne aérienne, c’est qu’elle n’a pas raison d’être et n’est pas profitable», insiste le dirigeant.

Grand Moncton.

«C’est un désir de la communauté d’affaires, pour eux le temps est très précieux, dit-il. Ça ne nuit pas forcément au niveau économique, les investisse­urs ne regardent pas seulement à ça. Mais on est une petite région qui croît, qui a étendu ses tentacules dans le monde, il faut se doter de moyens de transport plus directs.»

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Bernard LeBlanc reconnaît qu’il est difficile d’attirer les compagnies aériennes américaine­s. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
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