Une peintre qui ne se laisse pas ralentir par la sclérose en plaques
Denise Marchand Levesque est forcée de peindre de la main gauche après une attaque
Denise Marchand Levesque est un exemple de détermination. Privée de motricité du côté droit de son corps en raison de la sclérose en plaques, elle a dû se rabattre sur sa main gauche pour pouvoir continuer sa passion pour la peinture.
Bien des gens se sont fait dire par leurs parents dans leur enfance d’utiliser leur main droite pour manger ou écrire. Mais dans le cas de cette droitière naturelle, c’est le destin qui l’a transformée en gauchère.
En 1999, à l’âge de 43 ans, Denise Marchand Levesque est victime d’une attaque sévère de sclérose en plaques. Elle n’avait ressenti aucun symptôme jusque-là. La femme qui habite le secteur Iroquois à Edmundston était coiffeuse de carrière.
«Ç’a été une attaque fulgurante et subite. J’ai été chanceuse dans ma malchance. Le neurologue m’a dit que j’avais des plaques sur mon crâne et que la maladie était peutêtre dormante depuis mon adolescence. Lors de tests de résonance magnétique, on a découvert une bosse de la grosseur d’un petit oeuf près du côté gauche de mon cervelet. Il m’a dit que si elle avait continué à enfler, cela aurait pu affecter mes voies respiratoires et que j’aurais pu en mourir», a raconté la dame âgée de 60 ans.
Pour l’instant, sa maladie est stable grâce aux traitements. Dans la période précédant son attaque, elle s’est aperçue qu’elle avait le souffle court et avait des étourdissements sans trop savoir pourquoi.
L’attaque lui a laissé des séquelles, dont une démarche chancelante ainsi qu’une diminution de ses capacités à utiliser son côté droit naturel. Sa voix est maintenant plus basse, a-t-elle précisé. Denise Marchand Levesque ne cache pas qu’elle a broyé du noir.
«J’ai fait une dépression, j’ai mis environ deux ans à m’en sortir», a-t-elle indiqué.
Du même coup, elle a vu sa passion pour la peinture s’effondrer. Mais c’était mal la connaître de croire qu’elle passerait le reste de sa vie à s’apitoyer sur son sort.
«Je suis têtue. Ça me prenait quelque chose pour m’occuper. Je ne m’imaginais pas faire ma vie sans la peinture, c’était comme un deuil. J’ai appris à me servir de ma main gauche. Aujourd’hui, je dirais que je suis aussi bonne que je l’étais avec la droite. J’ai pu m’améliorer, car j’ai plus de temps à m’y consacrer que lorsque j’étais coiffeuse à plein temps. J’avoue que je peins toutefois avec un peu moins de détails dans les visages», a souligné celle qui s’adonne à ce passe-temps depuis près de 30 ans.