Acadie Nouvelle

DURS LENDEMAINS DE TEMPÊTE

- david.caron@acadienouv­elle.com @dacadie87

Le réveil a été difficile dans la Péninsule acadienne au lendemain d’un violent orage qui a créé d’importants dégâts, notamment dans la région de Lamèque.

Le pont reliant Shippagan à l’île Lamèque était fermé à la circulatio­n vendredi matin. Plusieurs poteaux d’électricit­é sont tombés sur la route. Des employés d’Énergie NB étaient déjà sur place, mais des milliers de foyers de la région étaient toujours sans électricit­é.

De nombreuses personnes ont été contrainte­s de le traverser à pied, tout en évitant les fils électrique­s qui sont tombés sur la route.

Tommy Dugas, de Petite-Lamèque, s’est rendu jusqu’à Savoie Landing en voiture avant de faire le périple à pied jusqu’à Shippagan.

L’homme est responsabl­e de la coordinati­on de la remise des diplômes qui a lieu vendredi après-midi. Une voiture l’attendait de l’autre côté pour le transporte­r jusqu’au campus de Shippagan de l’Université de Moncton.

«La tempête était assez intense. Ç’a commencé vers 19h et ç’a continué jusqu’à 23h.»

Bernard Noël, de Haut-Lamèque, se trouvait à Shippagan au moment de la tempête. Il a dû passer la nuit dans sa voiture avec son fils.

«On a dormi dans la voiture. Ce n’était pas très confortabl­e, mais on s’y est fait.»

Monica Perry traversait également le pont à pied pour retourner chez elle à Lamèque. La veille, elle s’est rendue à son travail à Shippagan. Elle a pu dormir chez ses grandspare­nts à Shippagan.

L’Acadie Nouvelle a également croisé trois employées des Pêcheries Belle-Île, à SainteMari­e-Saint-Raphaël, sur l’île Lamèque. Leur quart de travail s’est terminé brusquemen­t vers 20h lorsqu’une panne de courant a frappé l’usine de transforma­tion.

«On a été obligé d’arrêter», raconte l’une d’elles. Elles ont toutes pu dormir chez de la famille ou des connaissan­ces.

«Là, on veut retourner chez nous pour prendre une douche.»

DÉGÂTS CHEZ ROSSY

La tempête a aussi été violente dans la région de Caraquet. Le magasin Rossy, au centre-ville, a été frappé de plein fouet. Une partie du toit s’est envolée.

Lucie Foulem et Jacqueline Lanteigne travaillai­ent au moment où la tempête a éclaté vers 20h10. Une autre collègue et dix clients se trouvaient également à l’intérieur du commerce.

Vendredi matin, les deux femmes sont retournées sur les lieux pour donner un coup de main aux efforts de nettoyage. Les événements du 18 mai resteront gravés dans la mémoire de tous pendant longtemps.

«J’étais en arrière dans l’entrepôt parce que nous venions de recevoir une livraison. J’étais en train de faire des vérificati­ons. Il y a eu un son assourdiss­ant. Je me suis demandé “Qu’est-ce qui se passe? Est-ce qu’il y a quelque chose qui tombe sur le toit?” Je me suis dit que je vais sortir d’ici, j’avais peur que le toit tombe», raconte Lucie Foulem.

Une fois de retour dans le magasin, elle est allée voir sa collègue Jacqueline Lanteigne.

«Elle a vu la tempête. Il faisait très noir. Il y avait un tourbillon de tuiles qui s’envolaient.»

Les deux femmes ont décidé de mettre les gens en sécurité. Les treize personnes qui se trouvaient dans le magasin se sont mises à l’abri dans le sous-sol pendant une dizaine de minutes. Une fois le pire passé, tout le monde a quitté l’édifice, sain et sauf.

«On n’était pas vraiment préparés pour ça, mais on l’a fait par instinct.»

CHOC DE SA VIE

Mario Henry, employé de Northeast Tree Trimming, dans le parc industriel de Caraquet, a eu le choc de sa vie jeudi soir alors qu’il terminait un projet personnel après les heures de travail dans un garage de l’entre- prise. Il réparait un foyer en métal qu’il utilise pour le camping.

Vers 20h27, il a été foudroyé par une décharge électrique, raconte son employeur, Gino LeBlanc. L’incident a été capté par les caméras de surveillan­ce. Mario Henry ne se souvient plus trop de ce qui s’est passé pendant les huit minutes suivantes.

«Il ne savait plus trop ce qui venait de se passer. Il m’a dit qu’il avait les bras engourdis. Les doigts, les jambes, les pieds, les orteils aussi. Quand il m’a appelé, ça m’a pris peutêtre deux minutes avant que j’arrive», dit Gino LeBlanc.

L’entreprene­ur ne comprend pas trop comment l’incident s’est produit. Mario Henry travaillai­t dans un environnem­ent sec et fermé, sur un plancher de ciment. Il portait aussi des bottes et des gants conçus pour être résistants aux décharges électrique­s.

Mario Henry a été transporté à l’hôpital jeudi soir vers 22h30. Il a reçu son congé le lendemain vers midi. Il se compte chanceux, malgré la douleur.

«Ça s’améliore. Je vais pouvoir prendre le dessus. À l’hôpital, ils m’ont dit que ça prendrait deux mois pour que le mal s’en aille», dit Mario Henry.

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 ?? - Acadie Nouvelle: David Caron ?? Des poteaux jonchaient encore la route à Shippagan, vendredi matin, près du pont de Lamèque.
- Acadie Nouvelle: David Caron Des poteaux jonchaient encore la route à Shippagan, vendredi matin, près du pont de Lamèque.
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