Vente d’alcool en épicerie: la production du Verger Belliveau explose
Depuis quelques semaines, on s’affaire jour et nuit au Verger Belliveau. Les vins et le cidre de l’entreprise familiale sont maintenant en vente dans 44 épiceries du Nouveau-Brunswick.
Dans une pièce remplie de cuves métalliques, Éric Noël surveille la fermentation du cidre Scow. En 20 ans de carrière au verger de Memramcook, le vigneron n’avait jamais produit une telle quantité d’alcool.
«Depuis mars, on a triplé ou quadruplé le volume, souffle-t-il. Ça nous oblige à revoir nos manières de faire et à optimiser le processus pour faire plus dans le même espace.»
Depuis un mois, tous les magasins Sobeys et Atlantic Superstore ainsi que deux magasins Coop participent au programme de vente de vin en épicerie. Le nombre de points de vente est ainsi passé de 18 à 44 emplacements.
L’association de viticulteurs Vins NB organise les commandes directement auprès de la grande distribution et s’assure que les produits néo-brunswickois sont mis en évidence dans les magasins. Le cidre Scow, le Pré-d’enHaut, le Massé et les autres vins artisanaux du verger disposent désormais d’une bonne place sur les étagères des détaillants.
Ces efforts ont payé. La responsable des ventes du Verger Belliveau, Sonya Bourgeois, s’attend à un chiffre d’affaires record cette année.
«Pour nous c’est avantageux d’être présent dans les supermarchés parce qu’il y a moins de concurrence. Il n’y a pas autant de vin importé que dans les succursales d’Alcool NB. Les ventes vont encore augmenter: l’été arrive, c’est la haute saison pour le cidre», explique-t-elle.
Lors des premiers mois du programme, les vins locaux représentaient près du tiers des bouteilles en inventaire. Ce qui ravit le propriétaire du verger, Robert Bourgeois, qui se souvient qu’il y a vingt ans la réglementation provinciale limitait drastiquement les possibilités de vente pour les producteurs locaux.
«La beauté de ça est que ça ne coûte rien au gouvernement et que ce sont des changements qui permettent à l’industrie de se développer.»
L’entreprise de Memramcook emploie une quarantaine de personnes, mais ce nombre peut doubler en automne, la saison la plus achalandée de l’année. Alors que la demande de cidre et de vin grimpe en flèche, l’entreprise cherche à engager davantage de monde.
«On essaie de garder la tête hors de l’eau, s’amuse l’agronome Nathalie Belliveau. On était à huit heures par jour, maintenant ça tourne de 20 à 24 heures par jour. On s’est adapté, mais on est chanceux d’avoir des travailleurs flexibles.»
L’équipe continue de voir grand et envisage désormais d’exporter ses produits dans d’autres provinces et même à l’étranger.
«On va faire un petit pas à la fois, il y a encore beaucoup de travail à faire pour être connu ici. La demande de cidre a grandi dans les cinq premières années, mais on n’est pas encore rendu où on peut se rendre», tempère Sonya Bourgeois.