Solutions Énergétiques: écran de fumée ou solution de dernière chance?
En annonçant la création d’une société dont le mandat sera d’exporter de l’énergie, surtout sur le marché américain, le gouvernement du NouveauBrunswick fait d’une pierre deux coups.
D’une part, il amorce le désengagement des centrales thermiques au charbon toujours en activité et met la table pour lancer Énergie Nouveau-Brunswick dans un programme d’immobilisation sans précédent depuis la construction de Pointe-Lepreau. De surcroît, il profite de la formation de cette société pour limoger David Campbell de son poste d’économiste en chef en le nommant président de cette corporation.
Quand on lit les centaines de chroniques qu’a écrites David Campbell, soit dans les journaux anglophones ou encore sur son blogue au cours de sa carrière, on constate qu’il est de ces chroniqueurs qui ont réponse à tout. C’est pourquoi le premier ministre Gallant est allé chercher cet économiste au début de son mandat pour former avec Jacques Pinet et Susan Holt le super trio qui dirigeait jusqu’à cette semaine Opportunité Nouveau-Brunswick. Malgré des résultats mitigés lors de la première année de leur mandat, on peut dire que les choses se sont améliorées et la croissance économique de la province, même si elle est encore très lente, montre quelque signe de reprise. Campbell aura appris à la dure qu’il est plus facile de mettre sur papier des centaines d’analyses sur la situation économique de la province qu’il est de véritablement créer des emplois.
Que représente donc cette annonce faite presque en sourdine cette semaine? Et bien, elle représente selon moi l’action la plus sérieuse du gouvernement pour redonner à la province une croissance économique plus forte qu’elle ne l’est présentement. Devant l’incapacité du gouvernement Gallant d’arracher une entente avec Ottawa sur l’oléoduc, on revient à une option économique qui fait que notre position géographique nous place dans une situation idéale pour exporter de l’énergie vers les États-Unis. Pour ce faire, il faut réunir quelques conditions. D’abord, se débarrasser de l’énergie polluante des centrales thermiques et produire de l’électricité à un prix compétitif. Les choix les plus intéressants gravitent autour de la centrale de Grand-Sault, dont on veut augmenter la capacité et la production. On murmure dans les cercles bien informés que c’est l’intention du gouvernement d’ajouter une deuxième centrale de type Candu6, à Pointe-Lepreau et de remettre à neuf Mactaquac. Il faut ajouter à ces projets l’option de transformer la centrale de Belledune en quelque chose de plus propre et de redonner à l’industrie éolienne la place qu’elle mérite dans notre réseau. La nouvelle société aura les coudées franches pour négocier des ententes avec le fédéral et pour trouver les marchés nécessaires chez nos voisins du sud. Bref cette logique n’est pas très loin de ce que voulait faire le gouvernement Graham avec Hydro Québec, ce que les Néo-Brunswickois ont totalement rejeté. Espérons cette fois-ci que la démarche sera acceptable pour les citoyens, car c’est notre dernière chance.
Une nouvelle entité, Solutions Énergétiques pour le N.-B., vient d’être annoncée par le premier ministre Brian Gallant. Un partenariat entre Énergie NB et la province du N.-B. dont l’objectif sera, semble-t-il, de trouver de nouveaux clients pour l’énergie électrique produite au N.-B.
Pourtant, Énergie NB a déjà un bureau de vente d’électricité, alors pourquoi cette nouvelle société d’État? J’ai essayé de trouver la logique derrière cette nouvelle structure afin de trouver de nouveaux clients. J’ai compris lorsque j’ai réalisé qui serait à la tête de cette nouvelle structure, soit David Campbell, l’économiste qui était à la tête d’Emplois NB.
M. Campbell avait été embauché par le gouvernement Gallant afin de trouver des solutions au défi de perte d’emplois au N.B. Ses résultats démontrent que la province est maintenant l’une des pires au Canada. M. Campbell était un critique habituel du gouvernement de Bernard Lord et ne pouvait comprendre les résultats positifs de l’emploi, de la réduction de la dette, et ce, en réduisant les taxes et les impôts. Il a eu la chance avec le gouvernement Gallant de mettre en place sa vision de développement économique et a lamentablement échoué. Il sera maintenant responsable de vendre de l’électricité aux entreprises qu’il n’a pas réussi à apporter au N.-B.
Le premier ministre Gallant devait faire des changements et se débarrasser de M. Campbell et c’est un bon message. Par contre, l’idée de former une nouvelle structure avec les dépenses que cela occasionne envoie un mauvais message.
La situation financière et économique de la province est critique et une nouvelle structure inutile ne fera rien pour réduire le fardeau financier. En 2006 la dette de la province était de moins de 7 milliards $ et les frais d’intérêts représentaient environ 600 millions $. Aujourd’hui, la dette est d’environ 14 milliards $ et les intérêts sont d’environ 700 millions $, soit d’environ 100 millions de plus même si la dette a doublée à cause des taux d’intérêt plus bas. Lorsque les taux d’intérêt vont augmenter, ce sera quelque 100 millions $ de plus qui iront sur les intérêts de la dette au lieu de financer des services publics.
M. Gallant continue de dire que pour boucher un trou il faut creuser plus creux. Il justifie chaque dépense d’investissement comme possibilité de création d’emplois. Comment justifier qu’il y ait moins d’emplois alors que la dette a doublé?
La vision que je favorise est plutôt de réduire les taxes et les impôts et laisser les individus ainsi que les entreprises investir et créer des emplois. L’économiste David Campbell et M. Gallant ont démontré que leur vision d’augmenter les taxes et les impôts afin d’avoir davantage d’argent à dépenser, n’a pas donné les résultats dont le N.-B. a besoin.
David Alward ne pouvait pas se décider à faire les changements nécessaires et Brian Gallant fait des annonces en prétendant faire des changements afin qu’on oublie ses piètres résultats.