Les forces sud- soudanaises auraient tué 114 civils dans une seule ville
Les forces du régime sudsoudanais ont tué au moins 114 civils dans une seule ville l’an dernier, alors que les violences ethniques s’intensifient dans le cadre de la guerre civile qui déchire le pays, affirme vendredi un nouveau rapport des Nations unies. Les événements qui se sont produits en juillet et en janvier dans la ville de Yei correspondent possiblement à des crimes contre l’humanité, prévient l’enquête menée par le bureau onusien des droits de personne. Des civils auraient été soumis à des bombardements aveugles, des funérailles auraient été attaquées, et des résidences et des commerces auraient été pillés et incendiés. Plusieurs victimes de violences sexuelles auraient été agressées sous les yeux de leurs proches. L’Associated Press a vu à Yei, l’an dernier, des victimes dont les mains avaient été ligotées. Des images satellitaires témoignent de la destruction répandue «de commerces et de maisons», selon le rapport, qui dénonce que «le niveau estomaquant d’impunité au Soudan du Sud» ait alimenté la violence ethnique. Un porte-parole du gouvernement sud-soudanais a rejeté les conclusions du document et assuré que les forces du régime respectent la loi. Le rapport ajoute que les forces de l’opposition se sont elles aussi rendues coupables de crimes, mais que l’ampleur de ceux-ci «demeure incertaine en raison du manque d’accès aux secteurs où elles sont actives». Yei était jusqu’à l’an dernier une ville pacifique de 200 000 ou 300 000 habitants. Elle a toutefois plongé dans la violence quand des combats ont éclaté le long du trajet emprunté par le chef rebelle Riek Machar pour fuir vers le Congo. La guerre civile sud-soudanaise a fait des dizaines de milliers de morts. Plus de 1,8 million de personnes ont fui le pays, donnant naissance à l’une des pires crises de réfugiés de la planète. – AP