Gardez courage
Je n’ai qu’un mantra: La vie est longue. L’Acadie est petite.
Je sors ces phrases surtout lorsque moi ou quelqu’un de mon entourage sommes attristé par la distance qui sépare les membres de notre peuple. Avoir un crush sur quelqu’un qui vit à l’autre bout de notre pays imaginaire, ça fait mal. Heureusement, la puissante interconnectivité et les quelques degrés de séparation qui existent entre nous font en sorte qu’une fois qu’on le connaît, il est presque impossible de perdre un autre Acadien de vue.
L’Acadie était plus grande avant l’ère numérique. Assez grande pour qu’on ait pu se perdre dans l’espace et devenir des souvenirs de ces beaux moments vécus ensembles. Une chance que la vie est longue. Dans un chalet au fond des bois à baie Sainte-Marie récemment, j’ai été témoin d’un appel cellulaire qui m’a émue. J’y étais avec un ami qui visitait la baie pour la première fois, et ce, afin de poursuivre le processus qui alimentera le recueil de poésie avec lequel il nous éblouira sûrement lors de sa publication, plus tard, cette année.
Sachant qu’il faisait ce voyage, le grand-père de mon ami lui a dit avant de partir que s’il croise un Monsieur B qui vient de là, de le saluer de sa part.
L’Acadie est petite. Petite au point que nous nous sommes retrouvés au chalet de mes amis pour y être festifs et que, par hasard, ce Monsieur B s’est avéré être le grand-père de ces amis qui venaient juste de se joindre à nous pour un souper en famille. Petite, je vous dis.
Ne se satisfaisant pas d’un simple bonjour passé, mon ami appelle son grand-père et passe le téléphone à Monsieur B. Les deux Acadiens, qui se croyaient loin en raison des 60 ans écoulés depuis qu’ils avaient été ensemble au collège Saint-Joseph, se trouvent tout à coup à se parler de vive voix, connectés par l’amitié naissante de leurs petits-fils et par la magie de l’Acadie.
Lecteurs qui sentent parfois la douleur de la distance et l’isolation de la solitude: gardez courage et n’oubliez jamais ce mantra.
La vie est longue. L’Acadie est petite.