Acadie Nouvelle

La méthode des Sea Dogs

- Stéphane Paquette stephane.paquette@acadienouv­elle.com

Les Sea Dogs de Saint-Jean ont fait sauter la banque à la date limite des transactio­ns en janvier.

Ils sont allés chercher le meilleur gardien disponible (Callum Booth), le meilleur défenseur disponible (Simon Bourque) et l’un des deux meilleurs attaquants disponible­s (Julien Gauthier).

Mais ce ne sera peut-être pas suffisant pour aller jusqu’au bout.

Ça semble incroyable, surtout si on tient compte du fait que l’équipe de Danny Flynn avait déjà un sapré bon noyau. Mais c’est la réalité. C’est la réalité du hockey junior en 2017.

Il faut littéralem­ent avoir un club paqueté pour oser rêver soulever la coupe Memorial.

Même s’ils alignaient déjà des arrières comme Jakub Zboril et Thomas Chabot, ainsi que des attaquants comme Matthew Highmore, Bokondji Imama et Mathieu Joseph, la direction de l’équipe de la ville portuaire savait très bien qu’une «bonne petite équipe», ce n’est plus suffisant pour tenir tête aux puissances de l’Ouest et surtout de l’Ontario.

Elle a donc pris les grands moyens pour envoyer une équipe exceptionn­elle sur la glace en deuxième moitié de saison.

Sauf que même cette belle machine de hockey bleue et blanche en arrache sur la scène nationale.

Quand ils regardent aller les Sea Dogs à Windsor depuis le début du tournoi, Roger Shannon et Sylvain Couturier doivent se demander comment ils vont s’y prendre pour offrir à leurs partisans des Wildcats de Moncton et du Titan d’Acadie-Bathurst une participat­ion au plus important tournoi de hockey junior au pays avant la semaine des quatre jeudis.

Le Titan d’Acadie-Bathurst a connu une bonne saison.

L’équipe possède plusieurs jeunes joueurs de talent et quelques patineurs de premier plan.

Mais on est encore très loin de la coupe Memorial.

Couturier devra poursuivre le travail de reconstruc­tion qu’il a brillammen­t amorcé avant de se retrouver dans une position pour ajouter les dernières pièces du cassetête.

Dans le cas des Wildcats de Moncton, le boulot est encore plus colossal.

On pensait bien avoir trouvé la pierre angulaire pour bâtir une éventuelle équipe championne, mais c’est plutôt dans le vestiaire de l’Océanic de Rimouski qu’Alexis Lafrenière va lacer ses patins.

La direction de l’équipe mettra certaineme­nt la main sur un bon joueur de hockey au premier rang, mais il ne sera pas un sauveur.

Il va falloir utiliser la même recette que les Sea Dogs: miser sur les bons joueurs au repêchage, effectuer les bonnes transactio­ns et éviter de céder à la tentation d’aller trop vite.

Mais comme ceux qui signent les chèques veulent gagner tout de suite, la tentation sera grande pour sauter les étapes. Et c’est là le risque. Plusieurs équipes ont tenté le grand coup cette année et elles se sont cassé les dents.

L’Armada de Blainville-Boisbriand (ils ont atteint la finale, mais leur objectif était la coupe Memorial), les Huskies de RouynNoran­da et les Islanders de Charlottet­own, pour ne nommer que ceux-là, ont tous conclu des transactio­ns majeures pour entrer dans la danse. Mais ce ne fut pas encore suffisant. Les directeurs des opérations hockey des équipes de bas de classement doivent aujourd’hui se demander s’ils veulent vraiment trouver un raccourci pour atteindre l’oasis plus rapidement ou s’ils sont prêts à traverser le désert comme l’ont fait les Sea Dogs de Saint-Jean.

 ??  ?? Les Sea Dogs sont allés chercher le gardien Callum Booth à Québec afin d’être de sérieux prétendant­s à la coupe Memorial. - La Presse canadienne: Dave Chidley
Les Sea Dogs sont allés chercher le gardien Callum Booth à Québec afin d’être de sérieux prétendant­s à la coupe Memorial. - La Presse canadienne: Dave Chidley
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