AU GRAND AIR: CONNAISSEZ-VOUS L’AGROTOURISME?
Un printemps où il n’en finit plus de pleuvoir, des rivières qui sortent de leurs lits, des inondations qui font les manchettes; voilà le constat d’un mois de mai, qui aux dires des météorologues s’est avéré le plus pluvieux depuis le déluge de 1974.
Un peu trop tard pour des vacances dans le Sud, un peu trop tôt pour le camping. Un entre-deux saison qui s’éternise! Une année scolaire qui va bientôt tirer à sa fin, des parents verglacés depuis janvier, des projets de vacances bien méritées; voilà autant de thèmes susceptibles d’alimenter les discussions matinales de la fidèle clientèle à casquette de Tim Horton.
Eh oui, nous y sommes presque; la saison estivale sera bientôt réalité! Comme les activités reliées au camping occupent une large part des projets vacanciers, certains adeptes de cette activité se sont tournés au cours des dernières années vers une formule européenne qui gagne en popularité, ici en Amérique du Nord.
De plus en plus en vogue dans l’Est du pays, l’agrotourisme en séduit plus d’un. De quosçé q’çé ça? Défini dans le Larousse comme étant l’ensemble des activités développées à l’intention des touristes dans les exploitations agricoles; cette activité boude les téléphones intelligents en échange d’un véritable laboratoire estival axé sur un retour aux sources.
Conçu à l’origine pour offrir des stages de formation à des jeunes qui songeaient à se joindre au monde agricole; certaines fermes offraient aux intéressés gîte, logis et salaire en échange d’un apprentissage de la versatilité des activités qui définissent le fonctionnement aussi bien que l’administration d’une ferme.
Les Européens furent les premiers à exploiter cette formule vacances pour le plus grand plaisir des jeunes citadins qui constataient à leur étonnement l’origine réelle des oeufs et du lait. On y encourageait notamment, les interactions avec les animaux aussi bien que la récolte des fraises et la confection de pain maison.
Certaines fermes pouvaient accueillir à la fois parents et enfants. Pendant que les petits nourrissaient poules et canards, les parents participaient au gré de leur désir à la conduite du tracteur, à l’engrangement des moissons, à la cueillette des olives ou toutes autres activités reliées au bon fonctionnement de la ferme.
Cette formule connut un tel essor que de nombreuses fermes affichaient complet des mois avant la sortie des classes.
Depuis une vingtaine d’années, l’est de l’Ontario et du Québec ont emboîté le pas en offrant d’abord des possibilités de stages d’apprentissage à de futurs agriculteurs provenant principalement de la Suisse et de l’Allemagne. Comme l’achat de terrains agricoles est bon marché ici, comparé aux prix exorbitants demandés en Europe, de nombreux Suisses et Allemands se sont portés acquéreurs de vastes fermes canadiennes. Ainsi, peu à peu s’est implantée, ici à nos portes, une coutume vacancière populaire sur le vieux continent.
Le Québec répertorie à lui seul plus de 150 établissements offrant des séjours à la ferme, dont la durée peut varier d’une journée à une semaine entière. Suffit d’interroger la Toile pour glaner les adresses éparpillées sur l’ensemble du territoire québécois.
Quoique lent à suivre cette tendance, les provinces maritimes commencent à saisir un credo qui pourrait en intéresser plus d’un.
Au Québec, c’est dans la région des Cantons-de-l’Est, à Stanbridge Est que vous risquez de vivre une expérience coup de coeur. Surnommée Aventure sur paille, cette ferme offre aux grands et petits un séjour unique et inoubliable. Une ancienne ferme dont la grange remonte à la fin du dix-neuvième siècle a été complètement rénovée. Vous dormez à même la grange sur un lit fait de paille. Couverture de laine ou de coton servent d’alèse entre la paillasse et votre sac de couchage. On vous fournit oreillers et serviettes. Quatre douches ont été aménagées à même la grange. Déjeuners champêtres composés de produits du terroir et vous serez en pleine forme pour une super journée à la ferme.
Pour ceux qui optent pour une vacance à bicyclette, c’est l’endroit rêvé pour l’arrêt d’un soir.
D’autres régions du Québec offrent une intéressante diversité. On y découvre des fermes dont l’exploitation passe par la culture de la lavande ou des vignes. Tout dépendant du temps de l’année vous pouvez vivre l’expérience de ces récoltes peu communes.
Comme les tout petits sont friands des animaux, vous découvrirez des endroits pour tous les goûts. Des poules et des canards qui mangent à même leurs mains; aux chèvres, lamas, vaches et chevaux qui broutent paisiblement, vous serez enchantés par la tranquillité d’une ferme et ses résidents.
Une cure sans pareille pour vraiment décrocher d’une technologie qui nous isole en prenant notre quotidien en otage.