LES FUMEURS RÉGULIERS RISQUENT GROS
Il semble clair, du moins si l’on se fie aux recherches effectuées sur ce sujet, que le THC traîne plus longtemps dans le sang des grands fumeurs de cannabis que dans celui des fumeurs occasionnels.
Dans certaines études, les scientifiques montrent du doigt un facteur pour expliquer cette différence: le THC a tendance à s’accumuler dans les tissus gras du corps humain. Ces molécules sont ensuite éliminées à retardement par le corps au cours des jours suivants.
Nous en avons discuté avec un expert néo-brunswickois, le pharmacien psychiatrique et chercheur clinique Michael Kemp. Il travaille au CHU Dumont, à Moncton, et est aussi professeur associé à l’Université de Moncton et à l’Université Dalhousie.
En entrevue avec l’Acadie Nouvelle, il indique que lorsque l’on fume du cannabis (soit la méthode la plus répandue de consommation), le taux de THC dans notre sang monte très rapidement après les premières bouffées.
«Notre pic survient aux alentours de 13 minutes après que l’on a fini de fumer. C’est à ce moment-là que le niveau est le plus haut. Après ça, notre corps va éliminer rapidement cette molécule», dit-il.
Le corps en élimine une partie par l’urine et les selles. Le foie met aussi l’épaule à la roue et en transforme une autre partie en d’autres substances. Finalement, une partie du THC qui se retrouve dans le sang fait son chemin dans les tissus adipeux.
«Une façon simple de l’expliquer, c’est que le THC est déposé dans le gras et qu’il ressort petit à petit. Le corps l’élimine ensuite», explique Michael Kemp.
Il rappelle cependant que les études sur la dynamique du THC chez les fumeurs chroniques sont préliminaires et qu’il reste pas mal de travail à faire pour bien comprendre ce dossier. Il importe donc de prendre les résultats cités plus tôt dans notre dossier comme de simples indications et non pas comme des conclusions sans appel.
«L’un des problèmes, c’est que les études qu’on a fait chez les fumeurs de cannabis ont toutes de petits échantillonnages de 20 à 30 personnes. (...) Les études nous donnent une idée de ce qu’on va voir. C’est préliminaire.» - PRN