UNE SÉRIE TÉLÉ TOURNÉE À MONCTON
Jour 20 du tournage… la tension monte sur le plateau de la télésérie Le siège à Moncton. Dirigés par le réalisateur Jim Donovan, les acteurs répètent une scène plutôt violente dans le corridor d’une usine. Une situation qui exige concentration, rigueur et
Depuis près d’un mois, l’ancienne usine Hub Meat Packers sur la rue Edinburg dans l’ouest de la ville a subi une cure de transformation afin d’y loger le plateau de tournage de la série dramatique Le siège.
Les murs de l’immense usine désaffectée ont été repeints dans des teintes de verts et les espaces ont été réaménagés afin de créer l’environnement de ce nouveau suspense sociopolitique qui mettra en vedette près de 75 acteurs et 360 figurants. La grande majorité sont des Acadiens.
Le siège raconte l’histoire d’une prise d’otage dans l’usine de la compagnie SmithsThompson. Les travailleurs ont appris que la direction de l’entreprise s’apprête à déménager l’usine à Saskatoon, ce qui aurait un impact désastreux pour cette ville néo-brunswickoise de 15 000 habitants située près de la frontière québécoise.
Un des chefs de file du groupe de travailleurs, Alexis Godin (Alexandre Goyette) au passé trouble, concocte un plan afin de tenter de sauver l’usine qui emploie 1000 personnes. Il est assisté de quelques employés, dont Savoie (Marc Lamontagne) dans cette opération périlleuse et dangereuse. Ils prennent en otage les patrons de l’usine.
On assiste donc à une prise d’otage d’une trentaine d’heures où les protagonistes sont enfermés et entourés de policiers. Marc Lamontagne estime que ce récit traite d’enjeux actuels qui rejoindront les Acadiens et les Québécois.
«On n’a qu’à penser aux villes comme Dalhousie. Quand le moulin a fermé, c’est devenu une ville fantôme. C’est un peu ça qu’on vit dans l’histoire. On est là pour essayer de voir si on peut faire changer la décision des grands patrons», a partagé en entrevue le comédien acadien qui mentionne le haut niveau de testostérone dans cette série.
Marc Lamontagne qui incarne un des mécaniciens de l’usine, un dur à cuire, confie qu’il s’agit là d’un beau défi pour lui. Celui qui jouait un bon vivant dans la série Le Clan, se retrouve cette fois-ci dans la peau d’un homme beaucoup moins heureux.
«Il est très violent. Il n’a plus de femmes, pas d’enfant. Il n’entend pas à rire. Il n’est pas trop joyeux et c’est pour ça qu’il s’associe avec Godin pour que ça fonctionne. Les autres sont plus fragiles. La chicane pogne souvent entre eux parce qu’ils ne s’entendent pas sur la violence de la chose. C’est un personnage qui est plus loin de moi, donc il faut que je reste concentré entre les prises», a-t-il poursuivi.
LA COMPLEXITÉ DU TOURNAGE
Ce qui peut sembler simple à l’écran s’avère parfois complexe techniquement. Cela peut nécessiter plusieurs heures de préparation. C’est le cas de certaines scènes dans cette série dramatique. Presque l’ensemble de l’action se déroule à l’intérieur dans des espaces restreints. Le comédien montréalais Alexandre Goyette qu’on avait vu, entre autres, dans les série Feux et District 31 à Radio-Canada admet que cela constitue un défi.
«L’action c’est six fois une heure et presque tout se passe dans l’usine, mais c’est super intéressant. Il y a plein de revirements et j’aime ce défi de tourner un huis clos», a exprimé Alexandre Goyette.
C’est la première fois qu’il tourne au Nouveau-Brunswick et qu’il joue ce genre de rôle. Son personnage, Alexis Godin, peu loquace, traverse des émotions noires et intenses. Le comédien a tenté de lui apporter une touche d’humanité.
Avec l’aide du coordonnateur des cascades, le réalisateur prête une attention particulière à la mise en place des scènes et il n’hésite pas à remettre en question la pertinence de certaines émotions. Jim Donovan qui avait réalisé les deux saisons du Clan souligne que Le
siège est différent. Il y a davantage de tension, d’éclats de violence et de revirements.
«C’est comme si on prenait Le Clan et que l’on compressait ça en six épisodes plutôt que 12. C’est une minisérie avec une histoire fermée et un dénouement. Étant donné qu’ils sont pris dans l’usine et qu’ils sont entourés de policiers, il y a des choses qui peuvent changer et éclater en tout moment», a exprimé le réalisateur de Toronto qui apprécie la fougue des acteurs acadiens.
Il compare ce plateau à celui du cinéma indépendant. «J’aime beaucoup plus travailler dans ces petites équipes-là où tout le monde est actif.»
En tournant presque toujours au même endroit, les concepteurs doivent être encore plus créatifs. Ils sont très concentrés sur l’histoire, le jeu et les mouvements. Jim Donovan aime l’aspect huis clos de la série qu’on a rarement vu au petit écran, bien que ce soit un genre classique au cinéma.