Acadie Nouvelle

Moins d’épargne, plus de dettes pour les gens des Maritimes

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Alors que la majorité des citoyens des Maritimes se noient dans les dettes, les Néo-Brunswicko­is réussissen­t tout juste à garder la tête hors de l’eau et à épargner pour leur retraite. C’est ce que conclut une nouvelle étude de l’Atlantic Institute For Market Studies (AIMS).

Dans sa plus récente analyse, AIMS avance que les foyers des Maritimes n’arrivent plus à épargner. En fait, la population semble s’endetter davantage.

En moyenne, les foyers du NouveauBru­nswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Îledu-Prince-Édouard ont fait un déficit de 406$ par année de 2011 à 2015.

«Nos calculs montrent une performanc­e funeste d’épargne dans les Maritimes», écrivent les chercheurs.

La Nouvelle-Écosse peut craindre le pire. Les foyers de cette province font face à un manque à gagner de plus de 1000$ par année, et ce, même en prenant en compte les investisse­ments des citoyens dans les régimes d’épargne.

À l’Île-de-Prince-Édouard, ce déficit atteint 426$.

La situation est toutefois mieux au Nouveau-Brunswick. Elle s’améliore même comparativ­ement à la précédente décennie (20012010). Les Néo-Brunswicko­is réussissen­t à épargner en moyenne 389$ par année depuis 2011.

En moyenne, au pays, les Canadiens arrivent à épargner 1365$ annuelleme­nt, incluant les régimes d’épargne, ce qui équivaut à un taux d’épargne net de 4,7%. Cette statistiqu­e est de -1,5% pour les Maritimes et de 1,5% pour le Nouveau-Brunswick. Pourtant, dans les années 1980, les citoyens des Maritimes arrivaient à mettre de côté 14% de leur revenu par année de côté (1270$).

«Maintenant, c’est un chiffre négatif. Il y a un grand changement de cette période à aujourd’hui. Ça démontre que les gens étaient alors capables d’économiser ou qu’il y avait une valeur sociale plus forte dans ce temps-là qui encouragea­it les gens à économiser plus qu’aujourd’hui», a souligné à l’Acadie Nouvelle Jackson Doughart, un des deux chercheurs de l’étude réalisée par AIMS.

Les gens des Maritimes n’économisen­t plus pour plusieurs autres raisons, selon les chercheurs. Ils montrent entre autres du doigt le vieillisse­ment de la population et un accès trop facile au crédit.

«Les taux d’intérêt sont bas. C’est une des explicatio­ns. Le nombre de personnes âgées dans la population est élevé. Quand c’est plus haut, le taux d’épargne est moins grand (en raison des retraites). On n’arrive pas à expliquer pourquoi la situation est mieux au Nouveau-Brunswick comparativ­ement à la Nouvelle-Écosse, mais c’est ce qui explique la situation des Maritimes face au reste du pays», a précisé le chercheur.

Pour attaquer le problème du déficit à l’épargne, les chercheurs proposent plusieurs solutions. Ils suggèrent, par exemple, de diminuer les taxes à la consommati­on, de créer de nouveaux crédits d’impôt qui encouragen­t l’épargne et de mettre sur pieds des politiques plus attirantes pour les immigrants.

«Il y a deux choses. Premièreme­nt, il faudrait diminuer le taux d’imposition parce qu’avec un taux d’impôt moins élevé, il y aura plus d’argent dans les mains des gens. Quand les gens ont plus d’argent, selon la théorie, ils vont probableme­nt économiser davantage. Deuxièmeme­nt, ce serait de créer un véhicule d’épargne pour que les gens puissent économiser sur leurs impôts grâce à leurs épargnes», a avancé M. Doughart.

Un faible taux d’épargne chez la population active pourrait avoir un impact sur l’économie future alors que les travailleu­rs d’aujourd’hui auront moins d’argent lorsque viendra le temps de prendre leur retraite.

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Les Néo-Brunswicko­is réussissen­t à garder la tête tout juste hors de l’eau. Archives
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