De la poésie acadienne à Montréal
L’Acadie sera bien représentée au Festival de la poésie de Montréal, du 30 mai au 4 juin, avec les poètes Paul Bossé et Gabriel Robichaud qui offriront des prestations audacieuses et originales.
Le Festival de la poésie de Montréal, qui célèbre son 18e printemps, accueille des écrivains de l’Acadie depuis ses débuts. Le Festival propose aussi un grand marché de la poésie francophone. Cette année, ce sont Paul Bossé et Gabriel Robichaud qui ont été invités à participer au festival. Toutefois, les Éditions Perce-Neige ont choisi de ne pas y assister cette fois, en raison des délais un peu trop serrés, de l’organisation et des coûts associés à l’opération.
«C’est regrettable qu’on ne soit pas là cette année parce que c’est quand même une de nos activités principales de publier de la poésie et c’est aussi le seul marché de la poésie en français en Amérique. On va s’organiser pour être là l’année prochaine. On a de grosses dépenses quand on va là. Ce n’est pas comme pour un éditeur de Montréal qui est déjà sur place», a déclaré le directeur des Éditions Perce-Neige, Serge Patrice Thibodeau. En plus d’offrir le spectacle poétique
Amérique avec Lise Gaboury-Diallo de Winnipeg et François Guerrette de Rimouski, Paul Bossé prendra part à une tournée du Festival à travers le Québec, avec deux autres poètes et un musicien. Cette tournée le mènera jusqu’aux frontières du Nouveau-Brunswick, dans le Témiscouata. Il offrira en performance une collection de ses textes. C’est plutôt rare des tournées de poésie, convient l’écrivain et cinéaste.
«Je me sens comme une rock star un peu comme les Hôtesses d’Hilaire», a exprimé Paul Bossé avec le sourire.
Dans le spectacle Amérique (le 2 juin à Montréal), qui allie poésie et projections vidéo, chaque poète s’est inspiré d’une oeuvre cinématographique. Le poète de Moncton offre sa vision poétique du documentaire Les
Acadiens de la dispersion de Leonard Forest. Ce spectacle a déjà été présenté à Caraquet et à Sudbury.
«Ils (Production Rhizome) m’avaient proposé ce film et j’étais d’accord. Je considère que c’est probablement le meilleur film acadien de tous les temps. C’est un film qui est très lyrique et ça raconte notre histoire, mais à travers la musique et le point de vue est original. J’ai écrit un texte spécifiquement pour le segment sur la Louisiane», a-t-il expliqué.
Le poète acadien est heureux de participer à cette grande manifestation poétique à Montréal qui rassemble 140 poètes. Il en est à sa troisième visite.
Pour Gabriel Robichaud qui en sera à sa deuxième participation, c’est l’occasion de présenter son spectacle Anaïs et Henry, qu’il a créé avec la poète et performeuse de Québec Émilie Turmel. Ce projet a été bâti autour de la correspondance passionnée entre Anaïs Nin et Henry Miller; ce couple mythique du 20e siècle qui a entretenu un échange de lettres pendant 20 ans. Cette oeuvre voyage dans l’érotisme et la sensualité.
«On s’est mis à jouer un peu le jeu et à intégrer de nos plumes et de nos écritures pour voir comment ça peut avoir un écho aujourd’hui. L’essentiel du matériel est composé de la correspondance entre les deux auteurs.»
Gabriel Robichaud constate que de plus en plus de ponts se créent entre les écrivains des diverses régions du pays.
«Je pense qu’il y a certainement un intérêt grandissant. Ce qui m’apparaît, c’est qu’il y a de plus en plus d’initiatives, de projets et de spectacles littéraires au Canada français et de plus en plus de propositions pour ces festivals. Ça devient contagieux et on crée des occasions de rencontre. Et de ces rencontres, naissent des envies de continuer à collaborer et cela multiplie les possibilités de travail», a ajouté l’auteur qui représentera le NouveauBrunswick en littérature aux Jeux de la Francophonie à Abidjan en Côte d’Ivoire, en juillet. Il prépare aussi un nouveau recueil de poésie Acadie Road qui devrait paraître à l’automne.