Acadie Nouvelle

Le monde de la boxe du N.-B. en état de choc

Personne n’a critiqué le travail de l’arbitre, des médecins ou des officiels à la fin du combat de samedi

- stephane.paquette@acadienouv­elle.com @stephanpaq­uette

Le petit monde de la boxe du Nouveau-Brunswick est toujours en état de choc, plus de 48 heures après l’hémorragie cérébrale subie par David Whittom peu de temps après sa défaite contre Gary Kopas, à Fredericto­n. Si tout le monde se dit atterré de ce qui est arrivé au boxeur originaire de Saint-Quentin, personne n’a critiqué le travail de l’arbitre, des médecins ou des officiels qui ont supervisé le combat de samedi.

Don Collette avait une place de choix aux abords de l’aréna et il a tout vu. Le président de la Canadian Profession­al Boxing Council (CPBC) était présent pour superviser le combat pour le titre canadien dans la catégorie mi-lourd.

Selon lui, rien ne laissait présager une telle tragédie.

«J’étais à côté du ring et David Whittom se portait bien au 10e round. Il a même envoyé un sourire à Kopas en faisant un petit pas de danse à la Ali. Je ne pense pas que le dommage a été causé par ce qui s’est passé dans ce ring. Mais c’est seulement mon opinion. Je ne suis pas un médecin», explique-t-il.

«David s’est entraîné avec des poids lourds comme Simon Kean ou Éric Martel dans sa préparatio­n. Il pensait sans doute que s’il pouvait endurer des coups de ces gars-là, il pourrait endurer ceux de Gary Kopas. Cela dit, c’est certaineme­nt très triste ce qui s’est produit et je souhaite de tout coeur qu’il s’en sorte», ajoute-t-il.

M. Collette pense que la décision de l’arbitre (Hubert Earle) était la bonne.

«Il n’y avait aucune indication qu’il était dans le pétrin à aucun moment. Nous avions un des meilleurs officiels au Canada et il a stoppé le combat au bon moment», poursuit-il.

Il ne croit pas non plus que le médecin est à blâmer.

«Le médecin l’a examiné quand il était assis sur le tabouret après le combat et s’il avait vu quoi que ce soit d’inquiétant, il aurait agi. J’ai parlé à David dans le vestiaire et il m’a même demandé pour un combat revanche.»

Don Collette se dit attristé par la tournure des événements.

«David a connu une longue carrière et il a affronté des gros boxeurs (Adonis Stevenson et Jean Pascal, notamment). C’est un véritable guerrier et c’est très triste ce qui lui arrive. Tout ce qu’on peut faire maintenant, c’est prier et espérer.»

L’ancien boxeur Émile Arsenault est du même avis concernant le travail de l’officiel.

«Si l’arbitre avait arrêté le combat avant, il y aurait eu des plaintes. Dans n’importe quel combat, si l’officiel arrête le combat trop tôt, il se fait juger. Et si il l’arrête trop tard, il se fait aussi juger. Il ne peut pas gagner.»

L’ex-pugiliste était un des trois juges lors du combat de samedi.

«Je suis certain que la dernière affaire que l’arbitre veut, c’est que quelqu’un se blesse sérieuseme­nt. Celui qui a arbitré le combat a déjà fait un match de Roy Jones fils pour un combat de championna­t du monde. Ce n’est pas un amateur.»

Arseneault a tout vu et il a tenu à se porter à la défense de Hubert Earle.

«C’est arrivé tout juste devant moi. Ce n’est pas comme si Whittom avait reçu une correction. Il a été solide pendant tout le combat. Ce n’est pas comme s’il s’est fait tabasser pendant les cinq dernières rondes. Il a fait une bonne compétitio­n jusqu’à la fin. Je ne blâmerai certaineme­nt pas l’arbitre. J’ai trouvé que Hubert Earle a fait un bon travail dans ce match. C’est comme au hockey, ça va très vite et les officiels sont seulement des êtres humains.»

Le juge acadien s’est dit abasourdi d’apprendre ce qui s’était passé dans la soirée de samedi.

«Quand j’ai appris la nouvelle, la face m’a tombé. Ça m’a surpris, parce qu’après son match, je l’ai vu dans le vestiaire et il avait l’air bien.»

Comme Don Collette, il suggère que la majorité des dommages ont pu être causés bien avant le combat de samedi.

«Je voyais sur Facebook que David mettait des photos de ses entraîneme­nts au gymnase. Il faisait des 10, des 12 et même des 15 rondes avec des gros gars. J’ai fait la même chose et souvent, on attrape plus de coups dans ces entraîneme­nts que dans les combats», souligne-t-il.

«Il faut aussi mentionner qu’il s’est battu contre quelques-uns des meilleurs au Canada au cours de sa carrière.»

«À la fin du neuvième round, Whittom était légèrement en avance sur deux des trois cartes de pointage des juges. Quand Kopas lui a donné un bon coup dans le dernier round et qu’il s’est appuyé sur les cordages, j’ai pensé que l’officiel devrait arrêter le combat et c’est exactement ce qu’il a fait. C’est extrêmemen­t dommage ce qui est arrivé à David, mais c’était la bonne décision», affirme le président du CPBA.

 ??  ?? Selon plusieurs témoins, David Whittom (culottes rouges) semblait en contrôle dans son combat face à Gary Kopas. - Acadie Nouvelle: Stéphane Paquette
Selon plusieurs témoins, David Whittom (culottes rouges) semblait en contrôle dans son combat face à Gary Kopas. - Acadie Nouvelle: Stéphane Paquette
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