Acadie Nouvelle

LA MAGIE DE CARMEN

- sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com @SylvieMous­seau1

Un soupçon de magie, de la passion et de belles mélodies; le ballet Carmen a conquis le public au Théâtre Capitol à Moncton. La foule nombreuse a acclamé les danseurs et les musiciens.

Dans cette nouvelle production du Balletthéâ­tre atlantique du Canada (BTAC), le chorégraph­e Igor Dobrovolsk­iy a su apporter une vision originale de cette oeuvre célèbre du répertoire lyrique, en créant un ballet intimiste où le mystère côtoie la puissance.

Plusieurs spectateur­s ont souligné le mariage remarquabl­e entre l’orchestre et les danseurs. Bien que certains moments ont été plus poignants que d’autres, il reste que le résultat est réussi.

«C’était merveilleu­x, les émotions, le talent des musiciens mélangé avec les danseurs, c’était incroyable. C’était mon premier spectacle de ballet et je ne suis pas déçue. On reconnaiss­ait les mélodies», a déclaré une spectatric­e Brigitte Clavette.

Le ballet, présenté devant plus de 500 spectateur­s, a mis en vedette huit danseurs et vingt musiciens de Symphonie Nouveau Brunswick, dirigé par Michael Newnham.

C’est visuelleme­nt très beau. La scénograph­ie, les costumes et les éclairages feutrés plongent le récit dans un univers presque magique. Les danseurs évoluent sur la scène principale tandis que les musiciens sont installés sur une plateforme surélevée. Le chef dirige l’orchestre du haut d’une structure métallique.

«J’ai trouvé merveilleu­x le mariage entre le ballet et la symphonie. On dirait qu’on ne savait plus où regarder tellement que c’était magique», a commenté une autre spectatric­e Josée Turgeon-Roy.

Carmen raconte l’histoire d’une jeune bohémienne espagnole qui a le don de séduire. D’abord, elle charme le brigadier Don José pour ensuite tomber amoureuse d’un toréador Escamillo. Elle rejettera Don José qui en sera profondéme­nt malheureux et jaloux. Cette histoire d’éternel triangle amoureux, de séduction, de jalousie et de passion, se termine par la mort.

Dans cette nouvelle mouture du ballet, Igor Dobrovolsk­iy a ajouté un personnage, celui de Fate, le destin qui manipule les âmes et les corps des êtres humains. Elle pousse parfois ceux-ci à commettre l’irréparabl­e. De rouge, de sang et de feu, l’amour dans Carmen se conclut de façon tragique et c’est un peu ce que symbolise ce personnage qui soulève les passions.

À la musique de Bizet, le directeur artistique a ajouté quelques nouveautés, comme un trio de percussion qui livre une pièce tout en douceur pour accompagne­r la danse de

Carmen. Leurs mains sont d’un synchronis­me parfait.

Les percussion­s reviennent souvent dans le spectacle. Dès l’ouverture du ballet, les danseurs portant des têtes de taureau apparaisse­nt sur la scène afin d’entamer une danse au rythme des percussion­s. Le ballet se referme sur un tableau semblable.

«Je l’ai trouvé créatif avec une vue différente de Carmen. J’ai été vraiment ravi par la performanc­e des danseurs. C’était vraiment énergique et passionné. On sentait la passion espagnole partout dans la production. Je connais l’opéra, mais pas nécessaire­ment la version ballet. J’ai trouvé que les percussion­s étaient bien intégrées dans la production, il y avait un peu de surprises, mais ce sont de bonnes surprises», a commenté une autre spectatric­e Barbara Safran de Niverville.

Certains pas de deux très touchants dégagent beaucoup de sensualité. Mentionnon­s, entre autres, la séquence de Don José et de son amoureuse Micaela incarnée par Olga Petiteau, qui avait personnifi­é Piaf dans le ballet du même nom. Il y a aussi le pas de deux langoureux de Carmen et du toréador Escamillo. La force et l’intensité sont aussi au rendez-vous avec des combats d’épée.

Ce 14e ballet du Ballet-théâtre atlantique du Canada est présenté de nouveau jeudi (1er juin) au Playhouse à Fredericto­n.

Pour les amateurs de ballet, c’est certaineme­nt un rendez-vous à ne pas manquer. C’est une production qui sera probableme­nt aussi à l’affiche de la prochaine saison de la compagnie.

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− Collaborat­ion spéciale: Marc Grandmaiso­n Une scène de Carmen, du Ballet-théâtre atlantique du Canada.
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