Chris Duffie perd sa cause contre son parti
L’homme qui accuse le Parti progressiste-conservateur de l’avoir injustement écarté du congrès à l’investiture de sa circonscription pour favoriser la candidature du député sortant est débouté par le tribunal.
La juge Judy Clendening de la Cour du banc de la Reine a déterminé, lundi, que le Parti progressiste-conservateur n’avait pas enfreint ses propres règles lors du processus d’investiture dans la circonscription de CarletonYork.
Mme Clendening s’est notamment rangée derrière les arguments de l’avocat du parti, Kelly Lamrock, selon lesquels la formation politique a le droit d’interpréter ses propres règles comme bon lui semble.
«Elle n’a pas vu de preuve que le Parti conservateur n’a pas suivi ses règles ou que les gens ont agi avec autre chose que de la bonne foi», résume M. Lamrock.
La juge a également rappelé la réticence consacrée des tribunaux à intervenir dans la gestion des partis politiques.
Chris Duffie souhaitait que la cour ordonne aux progressistes-conservateurs de recommencer le processus d’investiture afin de lui permettre de concourir contre le député sortant, Carl Urquhart, en vue de porter les couleurs du parti lors des prochaines élections provinciales.
M. Duffie affirme que la direction du parti a organisé le congrès de façon expéditive pour que seul M. Urquhart ait le temps de poser sa candidature dans les délais prescrits alors qu’elle savait qu’il avait l’intention d’y participer.
Le directeur général du Parti, Donald Moore, s’est réjoui de la décision de la juge Clendening.
«Nous sommes heureux que la cour reconnaisse que nous avons suivi les règles du parti. Les règles nous demandaient de faire certaines choses et c’est ce que nous avons fait», affirme M. Moore.
La juge Clendening avait d’abord suspendu la tenue du congrès à l’investiture du parti dans Carleton-York, qui devait avoir lieu le 19 mai, afin d’avoir le temps d’entendre les deux parties.
Les progressistes-conservateurs n’ont pas encore choisi de nouvelle date pour leur congrès. L’issue de l’événement laisse cependant peu de doute puisque seul le député Carl Urquhart est en lice.
Chris Duffie n’a cependant pas dit son dernier mot. Il demande maintenant au chef du parti, Blaine Higgs, d’utiliser son pouvoir discrétionnaire pour refuser la candidature de M. Urquhart et ordonner la reprise du processus d’investiture à partir du début.
«Il est le seul qui peut permettre à la démocratie de suivre son cours au sein du Parti progressiste-conservateur», affirme M. Duffie.
Malgré son respect pour le processus judiciaire, l’homme d’affaires spécialisé en informatique digère mal la décision de Judy Clendening.
«Je suis terriblement déçu. Il y a une différence entre la loi et la justice. J’estime que (la direction du parti) n’a pas suivi l’esprit de leur constitution», déplore-t-il.
Chris Duffie n’exclut pas la possibilité de briguer l’investiture d’un autre parti s’il n’obtient pas gain de cause auprès du chef.
Les élections provinciales auront lieu à l’automne 2018.