La légalisation du cannabis interdite par trois traités auxquels adhère le Canada
Des experts en droit international et les partis de l’opposition exhortent le gouvernement de Justin Trudeau à faire part de ses intentions quant à trois traités des Nations unies qui entrent en conflit avec son plan de légaliser la marijuana récréative d’ici l’été prochain. Le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères soutient que la réputation du pays sur la scène internationale est en jeu. Peter Kent estime qu’Ottawa devrait se retirer de ces ententes avant de les enfreindre et ainsi en «respecter les signataires». Celui qui était ministre de l’Environnement au moment du retrait du protocole de Kyoto martèle que les libéraux devraient agir «par principe» dans le cadre de tous ses rapports avec des organisations internationales. Le Canada figure actuellement parmi les quelque 185 pays ayant ratifié ces trois accords de lutte antidrogue: la convention unique sur les stupéfiants de 1961, la convention sur les substances psychotropes de 1971, de même que la convention contre le trafic illicite de ces derniers de 1988. Toutes exigent la criminalisation de la possession, de même que de la production de cannabis. Le directeur du Labo de stratégie mondiale de l’Université d’Ottawa, Steven Hoffman, croit également que le Canada devrait se désister de ces traités et du même coup, envoyer un message fort quant à son progressisme en matière de drogues. Le professeur affirme que sinon, Ottawa «encourage indirectement d’autres pays à ne pas tenir compte des lois internationales». Le porte-parole néodémocrate en matière de justice, Alistair MacGregor, signale pour sa part que si le gouvernement compte bien légaliser la marijuana avant juillet 2018, il doit aviser l’ONU d’ici le mois prochain. – La Presse canadienne