Le projet de registre fédéral des délinquants sexuels est remis en cause
Des fonctionnaires ont recommandé au ministre fédéral de la Sécurité publique, Raph Goodale, de freiner la mise en place d’un registre public des agresseurs sexuels d’enfants qui présentent un haut risque de récidive. Dans une note interne obtenue par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, des fonctionnaires du ministère de la Sécurité publique ont signalé à M. Goodale que «plusieurs inquiétudes ont été soulevées» quant à ce projet. Les éventuelles pressions sur les ressources et le risque que des citoyens s’improvisent justiciers pourraient motiver l’abandon du projet, ont-ils écrit au ministre en mars 2016. Le gouvernement de Stephen Harper avait adopté une loi qui pourrait permettre à la Gendarmerie royale du Canada de créer une telle base de données par souci pour la sécurité des mineurs. On a néanmoins conseillé au ministre Goodale d’aller de l’avant avec certaines mesures comme l’imposition de nouvelles exigences en matière de dénonciation et l’amélioration du partage d’informations entre agences fédérales. Un représentant de son ministère a précisé cette semaine que «le travail sur cette initiative se poursuit». La base de données compléterait les renseignements actuellement émis par les services de police à travers le Canada. Elle constituerait également un outil supplémentaire pour la surveillance des délinquants sexuels, précise la note à l’intention du ministre Goodale. Le registre s’avérerait également utile pour certains ministères, a-t-on ajouté. Passeport Canada aurait par exemple accès à des informations pouvant conduire à la révocation d’un document de voyage. Les fonctionnaires ont toutefois souligné que des mesures sont déjà en place pour prévenir le public. – La Presse canadienne