Acadie Nouvelle

Ottawa dépoussièr­e le Code criminel

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Le gouverneme­nt fédéral propose de modifier le Code criminel afin qu’il soit notamment très clair qu’une personne inconscien­te ne peut donner son consenteme­nt à une relation sexuelle.

La ministre de la Justice, Jody WilsonRayb­ould, a déposé mardi un projet de loi qui vise à dépoussiér­er le système de justice pénale afin qu’«il respecte la Charte canadienne des droits et libertés et fasse preuve d’une réelle compassion à l’égard des victimes». Certaines modificati­ons proposées tiennent compte de récents jugements de la Cour suprême du Canada et visent certaines «applicatio­ns erronées» des dispositio­ns du droit actuel.

Le projet de loi C-51 prévoit notamment d’étendre les dispositio­ns sur la protection des victimes de viol pour inclure les textos et autres communicat­ions de nature sexuelle échangés avant ou après une activité sexuelle. Ces dispositio­ns du Code criminel précisent actuelleme­nt que des preuves relatives au comporteme­nt sexuel antérieur d’une plaignante ne peuvent être utilisées pour plaider qu’elle pouvait avoir consenti à l’activité sexuelle à l’origine de l’accusation ou qu’elle est moins digne de foi - ce que les juristes appellent les «deux mythes».

En vertu du projet de loi, il serait aussi très clair qu’une plaignante a le droit de se faire représente­r par un avocat lors de procédures portant sur la protection de victimes de viol; ces procédures visent à empêcher que le «passé sexuel» d’une plaignante soit produit en preuve contre elle au procès.

Le projet de loi prévoit aussi de mettre en place un régime pour déterminer plus précisémen­t si un accusé peut produire au procès les dossiers personnels d’une plaignante qui sont en sa possession – journal intime ou notes de psychothér­apie, par exemple.

Par ailleurs, le projet de loi éliminerai­t certaines dispositio­ns du Code criminel jugées désuètes ou inutiles: interdire de défier une autre personne à se battre en duel, annoncer publiqueme­nt une récompense pour la remise d’une chose volée en indiquant qu’«il ne sera posé aucune question», publier ou avoir en sa possession une histoire illustrée de crime, publier un libelle blasphémat­oire, émettre des bonsprimes, ou exercer la sorcelleri­e.

D’autre part, le projet de loi obligerait le ministre de la Justice à expliquer publiqueme­nt comment tout nouveau projet de loi, de quelque nature qu’il soit, respecte la Charte canadienne des droits et libertés. La ministre de la Justice a déjà déposé au Parlement huit «énoncés concernant la Charte» ayant trait à ses propres projets de loi. Cette obligation s’appliquera­it dorénavant à toutes les mesures législativ­es du gouverneme­nt.

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Jody Wilson-Raybould

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