Qatar: le Koweït intervient dans la querelle diplomatique
Le Koweït est intervenu mardi dans la querelle qui a vu quatre pays arabes couper tous leurs liens diplomatiques avec le Qatar afin d'isoler le petit pays du reste du monde, a annoncé le ministre qatarien des Affaires étrangères.
Il s'agit de la pire crise diplomatique dans le golfe Persique depuis qu'une coalition américaine a attaqué l'Irak en 1991.
De multiples transporteurs aériens ont suspendu leurs liaisons avec le Qatar et des résidants inquiétés par la fermeture des frontières terrestres ont vidé les étagères des supermarchés et d'autres commerces. Lors d'une entrevue accordée au réseau Al-Jazeera, le ministre qatarien Sheikh Mohammed Bin Abdulrahman Al Thani a dit que l'émir du Koweït a demandé à son homologue qatarien, Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, de retarder le discours qu'il devait prononcer au sujet de la crise lundi soir.
La presse koweïtienne rapporte que l'émir Sheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah a communiqué avec l'émir qatarien lundi soir pour lui demander de donner une chance aux efforts qui pourraient réduire les tensions. Un membre de la famille royale saoudienne était arrivé au Koweït un peu plus tôt avec un message du roi saoudien, et un diplomate omanais s'était rendu au Qatar.
L'émir qatarien a ensuite quitté à destination de l'Arabie saoudite, mardi.
Le Bahreïn, l'Égypte, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont rompu lundi leurs relations diplomatiques avec le Qatar en raison de ses liens avec l'Iran et de ses appuis à des groupes islamistes. Le gouvernement du Yémen reconnu par la communauté internationale et l'archipel des Maldives ont fait de même.
Riyad a expliqué avoir décidé de couper ses liens avec Doha en raison de son appui «à différents groupes terroristes et sectaires dans le but de déstabiliser la région», y compris AlQaïda, Daech (le groupe armé État islamique), les Frères musulmans et des groupes appuyés par l'Iran en Arabie saoudite.
Le Qatar, qui doit accueillir la Coupe du monde de football en 2022 et où sont déployés quelque 10 000 soldats américains, a dénoncé une «atteinte à sa souveraineté». Il nie depuis longtemps appuyer des groupes militants et affirme que cette crise est alimentée par des «fabrications complètes» découlant de la récente cyberattaque dont aurait été victime son agence de presse officielle.