Acadie Nouvelle

DAVID WHITTOM: «ON PRIE POUR LUI»

Tout le monde a pensé à David Whittom au gala d’arts martiaux mixtes de Moncton, samedi

- «Tout le monde ici ce soir va y penser.» stephane.paquette@acadienouv­elle.com @stephanpaq­uette

Denis Léger avait beau porter toute son attention sur les derniers détails avant le début des combats, il ne pouvait s’empêcher de songer à David Whittom.

Le gala d’arts martiaux mixtes proposé par le groupe Elite 1 Production­s, samedi soir au Casino du Nouveau-Brunswick, était le premier événement depuis les incidents tragiques du 27 mai à Fredericto­n.

Le directeur général de la Commission des sports de combat du NouveauBru­nswick était plus fébrile qu’à l’habitude, quelques minutes avant le début des hostilités.

«Tout le monde me demande des nouvelles. Il est dans nos pensées. On prie tous pour lui. Ce n’est pas facile pour personne», avance-t-il.

Impliqué de près dans toute cette histoire parce qu’il considère David Whittom comme un ami, Léger devait pourtant mettre tout ça de côté et se concentrer sur sa tâche, samedi.

«C’est dans nos pensées. Je suis allé rencontrer les deux médecins pour voir s’il y a quelque chose de plus qu’on peut faire. Notre rencontre a été plus longue et plus détaillée qu’à l’habitude», révèle-t-il.

«On est plus attentif et on fait attention à tous les petits détails. J’ai répété à mon personnel les mêmes choses cinq ou six fois», ajoute Denis Léger.

Même s’il prend toujours son rôle de directeur général de la commission très au sérieux, le sympathiqu­e personnage en a mis un peu plus que le client en demandait pour cette soirée qui s’annonçait pourtant sans histoire.

Comme s’il voulait prévoir l’imprévisib­le.

«On est conscient de ce qui se passe dans les vestiaires, mais en bout de ligne, on a confiance qu’on fait toutes les bonnes choses et qu’on suit le protocole à la lettre», dira-t-il, avant de donner quelques directives à droite et à gauche.

Même s’il répond gentiment aux questions, on sent que son esprit est ailleurs.

«Dès qu’un gars ne se sent pas bien après un combat, on va rester avec lui et on va assigner quelqu’un pour le superviser», enchaîne-t-il.

Et il y a évidemment les arbitres, qui ont eu droit aux visites répétées du directeur général de la commission dans les heures qui ont précédé le premier combat. Pas question de voir l’histoire se répéter. «On a fait les mêmes rencontres avec eux. On a revu les règlements, parce qu’il y avait plusieurs combats amateurs. On voulait s’assurer que les arbitres ont rencontré tous les combattant­s individuel­lement. Ils ont tous David en tête», assure Denis Léger.

Même s’il avait l’impression d’avoir pris toutes les précaution­s imaginable­s, le grand chef d’orchestre de l’événement semblait quand même nerveux.

«S’il y a quelque chose de plus qu’on peut faire pour prévenir un incident comme ça, on va le faire. On ne veut pas voir une autre famille passer à travers ce que la famille de David a traversé depuis deux semaines», affirme-t-il.

«Je suis toujours nerveux parce qu’il y a toujours une possibilit­é que quelque chose se produise. C’est comme la roulette russe. Ce n’est pas une chance sur six, mais c’est une chance sur combien? On ne le sait pas. Dans les sports de combat, il y a toujours cette possibilit­é. Ça arrive plus qu’on pense et on est un peu naïf ici au NouveauBru­nswick. On a été surpris par ce qui est arrivé à David, mais c’est quelque chose qui arrive fréquemmen­t.»

La conversati­on aurait pu se poursuivre pendant encore des heures, mais l’annonceur maison s’égosillait déjà dans son micro.

Le spectacle devait continuer…

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 ??  ?? Jerico McPhee attaque l’Acadien Marc Hébert, samedi au gala d’arts martiaux mixtes présenté à Moncton. - Acadie Nouvelle: Stéphane Paquette
Jerico McPhee attaque l’Acadien Marc Hébert, samedi au gala d’arts martiaux mixtes présenté à Moncton. - Acadie Nouvelle: Stéphane Paquette
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