Acadie Nouvelle

BÉLUGA DE LA RIVIÈRE NÉPIGISUIT: SAUVETAGE RÉUSSI

- beatrice.seymour@acadienouv­elle.com @BSeymour_AN

Mission accomplie jeudi pour secourir le béluga qui avait pris ses aises dans la rivière Népisiguit, dans la région de Bathurst, depuis plus d’une douzaine de jours. Il a été embarqué dans un avion pour être relâché la même journée dans son habitat naturel, à savoir le fleuve Saint-Laurent. Il s’agissait d’une opération hors du commun.

Munie de quatre bateaux pneumatiqu­es, l’équipe de sauvetage, qui regroupait près d’une trentaine de membres de différente­s organisati­ons, était à pied d’oeuvre très tôt jeudi, pour cette interventi­on.

Le béluga, un mâle juvénile de 110 à 135 kg, a déjoué pendant près de trois heures les tactiques des sauveteurs, en s’immergeant complèteme­nt dans une section plus profonde de la rivière.

Après avoir joué au chat et à la souris, les agents l’ont confiné dans un espace avant de déployer un filet qui l’a encerclé.

Ils l’ont ensuite transporté le long de la rive sur une civière et il a été chargé dans une remorque pour gagner l’Aéroport régional de Bathurst.

L’animal âgé entre 2 et 4 ans, de moins de 3 mètres, était amaigri. Il était impératif de le sortir assez rapidement de la rivière Népisiguit pour éviter des infections de peau causées par l’eau douce.

«L’animal n’a pas semblé trop stressé pendant l’interventi­on qui a été très douce. Quand on l’a sorti, il a très vite été traité par les vétérinair­es qui lui ont donné des injections pour le garder calme. Sa peau n’était pas dans sa meilleure condition, était plissée. Mais il est entre bonnes mains sous la surveillan­ce d’experts. Ils vont lui donner des fluides pour le réhydrater», a expliqué Tonya Wimmer, la directrice de la Marine Animal Response Society, lors d’un point de presse jeudi après-midi, à Beresford.

Un aéronef l’attendait pour un vol jusqu’à Rivière-du-Loup, au Québec, où il a rejoint le port de Gros-Cacouna par voie routière avant d’être relâché dans l’estuaire du SaintLaure­nt, parmi ses congénères.

Dès le contact avec l’eau salée, sa respiratio­n était plus calme et espacée. Toutefois, sa survie n’est pas garantie. Un dispositif de localisati­on a été fixé sur lui afin de permettre aux scientifiq­ues de suivre ses déplacemen­ts pendant quelques semaines.

C’est la première fois qu’une opération de ce genre est tentée dans l’est du Canada, soit d’attraper un béluga pour le réintégrer dans sa population du Saint-Laurent, selon Mme Wimmer.

Les badauds étaient nombreux en amont de la rivière Népisiguit à assister aux manoeuvres.

«Je n’aurais pas manqué de suivre cela. Je venais tous les jours ici depuis qu’il est là. Je n’ai manqué qu’une journée. Je suis tellement heureux qu’il ait été sorti de là et ramené là où il doit être, presque aussi heureux que lorsque je l’ai vu pour la première fois. On m’a donné l’adresse d’un site internet pour suivre ce qu’il devient. Il se pourrait qu’il revienne dans la baie des Chaleurs, mais j’espère qu’il ne sera pas pris de nouveau dans la rivière. Ce n’est pas une place pour lui», a exprimé Terry Ellis, un citoyen de Bathurst qui s’est pris d’affection pour l’animal.

Un comité d’accueil était également à l’aéroport pour tenter de l’apercevoir avant son départ.

Les bélugas sont une espèce en voie de disparitio­n, donc protégée. Il est interdit de les importuner, sous peine de poursuites.

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- Gracieuset­é Les sauveteurs ont transporté le béluga hors de la rivière Népisiguit.
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- Gracieuset­é L’interventi­on a été un succès.
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Des vétérinair­es ont tranquilis­é la baleine. - Gracieuset­é
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