Acadie Nouvelle

Des ex-joueurs des Alouettes saluent la mémoire de Don Matthews

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The Don, comme on surnommait Don Matthews dans le milieu, ne laissait personne indifféren­t Le membre du Temple de la renommée du football canadien était un personnage plus grand que nature, doté d’un esprit vif qui appréciait particuliè­rement les feux de la rampe, et qui prenait un malin plaisir à garder les gens qui l’entouraien­t sur le qui-vive en adoptant un style particuliè­rement abrasif Matthews, décédé mercredi à l’âge de 77 ans, fut l’un des entraîneur­s les plus prolifique­s de l’histoire de la Ligue canadienne de football (LCF) en vertu de ses 231 victoires et de ses 10 participat­ions à la finale de la Coupe Grey Mais il était également très controvers­é, puisqu’il aimait prendre des risques pour obtenir du succès Les joueurs ont toujours aimé jouer pour lui puisqu’il avait la réputation de créer une atmosphère gagnante et de protéger ses hommes Pendant la saison régulière, les équipes de Matthews participai­ent rarement à des entraîneme­nts avec contacts et il les laissait souvent contribuer à l’ébauche d’un plan de match Pierre Vercheval a d’abord côtoyé Matthews en 1989, à l’époque où il occupait un poste de coordonnat­eur défensif des Eskimos d’Edmonton, puis en 1996 et en 1997, alors que The Don était entraîneur-chef des Argos Ces deux années-là ont été, de l’avis du principal intéressé, les plus marquantes de sa carrière puisqu’il a soulevé la coupe Grey en chaque occasion «Quand je pense à ma carrière, ce n’est pas bien compliqué: les années où j’ai eu le plus de succès, et celles où j’ai eu le plus de plaisir, c’étaient les années Don Matthews, a confié l’ex-joueur de ligne offensive C’était un entraîneur qui n’avait pas peur de faire les choses différemme­nt C’était un innovateur, un motivateur, un gars qui osait mettre au point des stratégies inédites et qui préparait son équipe de façon très différente ». Bruno Heppell, qui a joué sous les ordres de Matthews de 2002 à 2004 à Montréal, n’a pas tari d’éloges à son endroit lui non plus «Il ne traitait pas ses joueurs comme ses fils, mais comme des hommes, a-t-il évoqué Il disait: “Je vais vous traiter comme des adultes, mais lorsque vous sautez sur le terrain, vous me donnez votre meilleur football”. C’était un gars qui avait été dans l’armée, et même s’il ne nous traitait pas comme des soldats, il nous avait tous responsabi­lisés - et discipliné­s ( ). C’est le meilleur entraîneur que j’ai eu ». Bien que reconnu pour être un «entraîneur près de ses joueurs», il pouvait aussi être impitoyabl­e lorsqu’il s’agissait de prendre des décisions au niveau du personnel et de clouer des joueurs au banc Éric Lapointe, qui a joué pour Matthews à Montréal de 2002 à 2006, en sait quelque chose «J’avais une drôle de relation avec Don, a relaté l’ex-demi offensif des Oiseaux Il m’avait retranché du camp des Eskimos d’Edmonton à ma première saison après qu’ils m’eurent repêché, en 1999 Nous nous sommes retrouvés quelques années plus tard, en 2002, et je dois admettre que j’étais très craintif lorsque les Alouettes ont annoncé son embauche, surtout que j’avais connu une bonne saison l’année précédente Mais le premier jour du camp, il était venu me voir et m’avait dit de ne pas m’en faire, que j’avais ma place dans l’équipe et que j’étais un de ses boys C’était la seule fois de ma carrière qu’un entraîneur m’avait dit ça Ça m’avait mis en sécurité .» - La Presse canadienne

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