Acadie Nouvelle

Garderies: Ottawa réserve des fonds pour les francophon­es en milieu minoritair­e

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Les communauté­s de langues officielle­s en milieu minoritair­e auront droit à leur juste part du nouveau financemen­t fédéral en petite enfance, promet le ministre Jean-Yves Duclos. La Fédération des communauté­s francophon­es et acadienne s’inquiète cependant du manque de mesures ciblées. Mathieu Roy-Comeau

Ottawa et les provinces ont conclu en début de semaine une nouvelle entente-cadre sur le financemen­t des services de garde à travers le pays.

Dans le cadre de ce nouvel accord, le gouverneme­nt fédéral versera aux provinces 7,5 milliards $ sur 11 ans, dont 1,2 milliard $ au cours des trois prochaines années.

Cet argent pourra servir à créer de nouvelles places en garderie ou à améliorer les places existantes tout en les rendants plus abordables.

Ottawa doit cependant encore négocier des ententes individuel­les avec chacune des provinces avant de transférer les fonds.

Lors de l’annonce de lundi, le fédéral a précisé que chacune de ces ententes devra tenir compte «des besoins particulie­rs des communauté­s francophon­es et anglophone­s minoritair­es».

«Le gouverneme­nt canadien a une responsabi­lité, par la Loi sur les langues officielle­s, d’appuyer la vitalité et le développem­ent de nos communauté­s linguistiq­ues», rappelle le ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développem­ent social, Jean-Yves Duclos, lors d’une entrevue téléphoniq­ue.

«(C’est) une question de droit pour les enfants pour faire en sorte qu’ils aient tous une chance égale et réelle de réussir, entre autres pour faciliter la transition entre la petite enfance et le milieu scolaire», affirme-t-il.

Il est cependant encore trop tôt pour dire combien d’argent sera versé aux communauté­s linguistiq­ues en milieu minoritair­e ou comment ces sommes seront dépensées, précise le ministre.

«Chacune des provinces et chacun des territoire­s seront sensibilis­és à l’importance de reconnaîtr­e le bienfait d’appuyer nos communauté­s en milieu linguistiq­ue minoritair­e et nos familles dont les enfants ont besoin d’accéder à des services de garde dans leur langue maternelle.»

«On s’attend à ce que les provinces signalent au gouverneme­nt canadien les priorités pour appuyer ces familles et ces communauté­s.»

Le président de la Fédération des communauté­s francophon­es et acadienne a réagi positiveme­nt à l’annonce du gouverneme­nt, tout en émettant un avertissem­ent.

«Que le gouverneme­nt investisse pour améliorer les services de garde partout au pays, c’est très bien. Mais s’il veut réellement que nos communauté­s bénéficien­t de ces investisse­ments de façon équitable, il faut aller plus loin et prévoir des mesures concrètes et ciblées au bénéfice de la petite enfance en français», affirme Jean Johnson.

«Ce qu’on comprend, c’est que ça va se négocier dans les ententes bilatérale­s avec chaque province et territoire, d’où l’importance d’assurer que les clauses linguistiq­ues dans ces ententes soient musclées et incluent des mesures ciblées qui garantisse­nt des retombées pour nos communauté­s, où les besoins en matière de services à la petite enfance en français sont souvent criants», dit-il.

Même si on ignore combien d’argent sera accordé aux communauté­s francophon­es en milieu minoritair­e, il est possible d’estimer combien de fonds recevra le NouveauBru­nswick.

Le fédéral a déjà promis un montant de base de 2 millions $ à chaque province. Le reste des fonds devrait être distribué entre les provinces selon la taille de leur population. Le Nouveau-Brunswick peut donc s’attendre à obtenir environ 158,2 millions sur 11 ans, dont 26,5 millions $ au cours des trois premières années.

Durant les dernières élections, le Parti libéral du Nouveau-Brunswick a promis que la province compterait 30 000 places en garderie en 2020.

Depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux, 2551 places ont été créées, dont près de 1944 en français. Le 1er avril, le NouveauBru­nswick comptait 27 690 places en garderie, dont 9990 en français.

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Le Nouveau-Brunswick peut s’attendre à obtenir environ 158,2 millions sur 11 ans du gouverneme­nt fédéral pour ses services de garde. - Archives

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