Amazon avale Whole Foods pour 13,7 milliards $US
Amazon rachète la chaîne d'épiceries Whole Foods dans le cadre d'une transaction amicale évaluée à 13,7 milliards $US, une incursion étonnante dans le monde des magasins traditionnels qui annonce de nouvelles expérimentations et intensifie sa concurrence avec les supermarchés.
L'entente unira le géant du commerce électronique et la chaîne d'épiceries qui a cédé du terrain ces dernières années parce que les aliments organiques et naturels, qu'elle a aidé à populariser, se trouvent maintenant dans les magasins d'autres bannières et que les clients y trouvent là des alternatives satisfaisantes.
Amazon offre déjà la livraison de produits alimentaires dans cinq marchés, mais l'acquisition de Whole Foods lui permettrait de prendre de l'expansion à ce chapitre. Amazon offre aussi la livraison de produits d'épicerie ailleurs, mais l'opération est plus difficile avec les aliments périssables.
L'entente a le potentiel d'entraîner une «transformation», «non seulement pour le commerce de détail alimentaire, mais pour le commerce de détail en général», a estimé l'analyste principal du secteur du détail chez Moody's, Charlie O'Shea, dans une note à ses clients. «Les implications ondulent bien au-delà du segment des aliments, où des joueurs dominants comme Walmart, Kroger, Costco et Target devront maintenant jeter un oeil derrière eux pour voir le train d'Amazon se rapprocher», a illustré M. O'Shea.
Jusqu'à maintenant, la livraison en ligne de produits d'épicerie a été difficile pour toutes les entreprises en raison des inquiétudes des consommateurs vis-à-vis de la qualité de la viande et des produits frais, a observé l'analyste Michael Pachter, de Wedbush Securities. Mais si les clients savent qu'ils vont obtenir la même chose qu'ils obtiendraient à leur magasin local, ils sont plus susceptibles de l'essayer.»
Selon lui, si Amazon convainc 20 millions de membres de son programme de fidélisation Amazon Prime d'allonger 15 $ US de plus par mois pour son service de livraison alimentaire AmazonFresh, cela prive les supermarchés traditionnels de ces 20 millions clients. Et ceux-ci sont font probablement partie de ménages à revenus plus élevés, qui ont tendance à acheter des produits et coupes de viande plus dispendieux. «Les épiceries traditionnelles doivent se sentir menacées et incapables de réagir», a noté M. Pachter.