La Chambre de commerce de Shippagan récompense ses champions de l’économie locale
Qu’elles soient nouvellement installées ou implantées de longue date, les entreprises lauréates du Gala de reconnaissance de la Chambre de commerce de Shippagan, samedi, ont toutes fait le pari de contribuer à la vitalité économique de leur municipalité. Pourquoi? Quels sont les avantages et les inconvénients de travailler en milieu rural? Nous leur avons posé la question.
Marc Michaud n’avait pas l’ambition de faire carrière à Shippagan. Quand l’occasion de reprendre l’activité d’un nettoyeur s’est présentée il y a 25 ans, il l’a saisie.
Un quart de siècle plus tard, il est l’heureux propriétaire de Nettoyeur vert, auréolé du prix Bâtisseur. Il a reçu sa distinction samedi, au Centre des congrès de la Péninsule acadienne.
«Au début, on était deux. Maintenant, j’ai 25 employés», précise-t-il.
En plus de ses locaux le long de la Rue 1, il a développé 16 points de dépôts dans la Péninsule ainsi que dans les régions de Miramichi et de Bathurst. Marc Michaud reconnaît que ça n’a pas toujours été facile.
«Je me suis parfois demandé si j’avais bien fait et si je devais continuer. Ça prend beaucoup de temps. C’en est épuisant parfois.»
À force de ténacité, il a dépassé ses remises en question.
Elise DeGrâce, elle, a fait le choix de Shippagan parce qu’elle y est née. «C’est mon coin de pays, je l’apprécie.» Elle y est physiothérapeute depuis cinq ans et professeure de yoga depuis trois ans. Ce week-end, la Chambre de commerce lui a décerné deux prix: Innovation et Jeune entrepreneur. Elle est la grande gagnante de la soirée. De quoi l’encourager à se diversifier.
«2017 sera l’année des nouveautés pour moi.»
Elle est en train de planifier des cours de paddle yoga (du yoga sur planche de surf) qu’elle dispensera cet été. Établir son activité professionnelle dans la Péninsule a représenté un avantage, dit-elle.
«Il y a moins de concurrence en milieu rural et il y a assez de clientèle.» Tout n’est pas rose cependant. «Dans les petites communautés, les gens sont moins ouverts aux changements. Ça prend du temps avant qu’ils ne changent leurs habitudes. Je reste motivée à montrer qu’on peut s’installer à Shippagan et offrir un service de qualité.»
Les trois fondateurs de Kalko Technologie ont également décidé de revenir à leurs racines. Deux d’entre eux sont natifs de la ville.
«On avait aussi remarqué que le besoin d’une entreprise en informatique était plus grand ici», indique Rémi McGraw. Le trio n’a pas eu la folie des grandeurs. «Quand on démarre une petite affaire, les problèmes et les risques sont plus petits que si on vise trop grand.»
Gestion de parc informatique pour professionnels, assistance pour particuliers, vente au détail… Au fil du temps, Kalko Technologie s’est diversifié.
Les trois amis ont même investi le marché des télécommunications. Ils viennent de racheter les magasins Bell de Caraquet et de Riverview.
«Ça nous permet d’offrir une plus large brochette de services», considère Rémi McGraw.
Leur clientèle rassemble de nombreux Néo-Brunswickois, mais aussi des personnes et des sociétés basées aux Îles-de-la-Madeleine (Québec) et au Maine (États-Unis).
«Le prix Excellence qu’on a reçu nous touche, mais nous ne nous voyons pas encore à notre plein potentiel. Notre domaine évolue sans cesse. On a une marge de développement. On peut s’améliorer», souligne Michel Goupil.
Anita Savoie Robichaud, la mairesse de Shippagan, s’entretient régulièrement avec des commerçants et des entrepreneurs de sa municipalité.
«C’est un défi de gérer une entreprise de nos jours, surtout dans une petite place comme la nôtre», déclare-t-elle.
Elise DeGrâce et les responsables de Nettoyeur vert et de Kalko Technologie l’ont relevé. Et ils l’ont réussi.