Acadie Nouvelle

Légalisati­on de la marijuana: pas question de repousser le calendrier

- Mylène Crête

Le premier ministre Justin Trudeau a fermé la porte aux provinces qui espéraient obtenir un sursis pour la légalisati­on de la marijuana.

Le Manitoba avait demandé lundi le report de la date-butoir du 1er juillet 2018 dans le cadre de la rencontre des ministres des Finances, jugeant que le calendrier d'implantati­on est trop rapide.

«On a donné beaucoup de temps à tout le monde, a affirmé Justin Trudeau à l'entrée de la période des questions. On a travaillé depuis longtemps avec toutes les provinces, avec toutes les municipali­tés. On travaille sur un cadre législatif.»

Le gouverneme­nt Trudeau a déposé un projet de loi en avril pour légaliser la marijuana, ce qui laissait 15 mois aux provinces pour s'adapter. Il leur reste maintenant un an.

«C'est précipité», a lâché le ministre des Finances du Manitoba, Cameron Friesen, avant le début de la rencontre. «Nous n'avons qu'une chance de bien faire les choses.»

Les provinces veulent obtenir leur juste part des revenus qui seront générés par la vente de marijuana récréative puisque ce sont elles qui devront composer avec les enjeux liés à la distributi­on, la santé et la sécurité publique.

Le prix de vente de la marijuana devra donc être réaliste, estime le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, de passage à Ottawa lundi pour cette rencontre bisannuell­e avec ses homologues.

«C'est clair qu'on va se retrouver avec un fardeau, a-t-il affirmé. Puisqu'on aborde cet enjeu-là du côté de la santé publique, nous allons devoir investir suffisamme­nt dans des campagnes de prévention et dans des mesures de contrôle. Donc, c'est clair que ces mesures-là vont nous coûter de l'argent.»

«On souhaite un partage équitable des revenus», a-t-il ajouté.

Sans avancer de chiffre, le ministre Leitao croit que les provinces devraient être en mesure d'imposer une taxe puisqu'elles assumeront les coûts de la distributi­on de ce produit.

Le montant d'une telle taxe devrait être similaire d'une province à l'autre, à son avis. «Je ne sais pas si ça va être entièremen­t harmonisé, on verra bien. Mais on ne peut pas non plus être très différents les uns des autres», a-t-il dit.

«On a vu ce que ça a donné quand on avait des taxes sur le tabac qui étaient très différente­s d'une province à l'autre», a-t-il ajouté.

Le gouverneme­nt de l'Ontario veut qu'Ottawa absorbe le fardeau financier qu'il a imposé aux provinces, forcées d'implanter un réseau de distributi­on de marijuana.

«Nous demandons de l'équité et de la flexibilit­é dans le partage des revenus de la marijuana», a indiqué le ministre des Finances de l'Ontario, Charles Sousa.

«La population s'attend à ce que nous fournissio­ns un encadremen­t adéquat et à ce que toute activité illégale soit réprimée», a-t-il ajouté.

Le gouverneme­nt fédéral veut éviter une taxation trop lourde sur la marijuana qui risquerait d'alimenter le marché noir.

«À ce moment, on ne peut pas dire exactement le niveau de cette taxe, mais ce que je peux dire c'est qu'au début, au moins, ce sera nécessaire d'avoir une taxe très basse», a affirmé le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau.

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Les ministres des Finances ont parlé marijuana, lundi. − La Presse canadienne: Frédéric Chartrand

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