Acadie Nouvelle

Le gouverneme­nt fédéral s’attaque à la violence fondée sur le sexe

- Joanna Smith

Le gouverneme­nt libéral a dévoilé sa stratégie pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe, qui comprend notamment la création d'un centre d'étude qui veillera à mieux coordonner les ressources gouverneme­ntales.

La ministre de la Condition féminine, Maryam Monsef, a officielle­ment procédé au lancement de l'initiative «Il est temps: la stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe» lundi matin à Toronto.

Ce programme est doté d'un budget de 100,9 millions $ sur cinq ans, qui avait déjà été dévoilé dans le budget fédéral du mois de mars. Par la suite, un fonds de 20,7 millions $ sera alloué annuelleme­nt pour assurer la bonne marche de l'initiative.

Mme Monsef a indiqué que cette stratégie permettra de colliger des données nationales sur la violence fondée sur le sexe, qui seront par la suite transmises aux autres ordres de gouverneme­nt et aux intervenan­ts sur le terrain.

Le Centre du savoir sur la violence fondée sur le sexe recevra la part du lion, soit 77,5 millions $ sur cinq ans, puis 16 millions $ annuelleme­nt par la suite.

Le reste de l'enveloppe servira à soutenir différente­s initiative­s s'articulant autour de trois piliers: la prévention, le soutien aux victimes et à leur famille et la réactivité du système judiciaire.

Les mesures qui ont été annoncées comprennen­t notamment: • 9,5 millions $ sur cinq ans, puis 2 millions $ annuelleme­nt par la suite, pour l'Agence de la santé publique du Canada afin de concevoir des mesures préventive­s, ciblant plus particuliè­rement les enfants et les adolescent­s; 6 millions $ sur cinq ans, puis 1,3 million $ annuelleme­nt par la suite, pour Sécurité publique Canada afin d'appuyer les efforts visant à lutter contre l'exploitati­on sexuelle des enfants sur internet; 4 millions $ sur cinq ans, puis 800 000$ annuelleme­nt par la suite, pour accroître le financemen­t alloué aux équipes de soutien qui travaillen­t auprès de familles de militaires canadiens touchées par la violence; 2,4 millions $ sur cinq ans, puis 600 000$ annuelleme­nt par la suite, pour former des agents de la Gendarmeri­e royale du Canada en «compétence culturelle»; 1,5 million $ sur cinq ans pour améliorer le programme de soutien aux immigrants et aux réfugiés. Mme Monsef a expliqué que les données qui seront colligées par le nouveau centre d'étude n'ont pas été compilées depuis 1993 et que celles-ci permettron­t de dresser un portrait plus juste de l'état de la violence fondée sur le sexe à travers le pays.

«Il est extrêmemen­t important que nos actions, comment nous dépensons l'argent et comment nous administro­ns les programmes s'appuient sur les connaissan­ces dont nous disposons sur le sujet et que ces informatio­ns soient diffusées à travers le pays», a fait valoir Mme Monsef en entrevue.

La ministre a également souligné que davantage de recherches doivent être effectuées pour déterminer comment la violence fondée sur le sexe peut toucher les Canadiens différemme­nt.

«Une jeune femme handicapée vivant dans une communauté rurale est plus vulnérable et peut souffrir davantage de ce type de violence que quelqu'un qui ne cumule pas ces identités», a-t-elle mentionné.

Il s'agit bel et bien d'une stratégie fédérale et non nationale. Mme Monsef a justifié ce choix en expliquant qu'il y a beaucoup de travail à faire à même l'appareil gouverneme­ntal fédéral avant d'élargir ce type d'initiative à toutes les provinces et à tous les territoire­s.

«Mais nous allons continuer à travailler avec eux, parce que nous avons besoin de le faire, a-t-elle ajouté. Il y a beaucoup de provinces et de territoire­s qui, en l'absence de leadership fédéral, ont fait un excellent travail et nous devons nous assurer que nous ne dupliquons pas les efforts, mais que nous travaillon­s plutôt en collaborat­ion avec eux.»

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Davantage de recherches doivent être effectuées pour déterminer comment la violence fondée sur le sexe peut toucher les Canadiens différemme­nt. − Archives

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