PLUSIEURS OBSTACLES AU DÉVELOPPEMENT
Pour tenter de combler le vide, plusieurs organismes communautaires tentent d’offrir des alternatives au transport individuel. Tour d’horizon des initiatives en développement dans plusieurs régions rurales.
La plupart de ces services naissants ont été développés ou parrainés par les réseaux d’inclusion communautaires de la province. La Société d’inclusion économique et sociale accorde une contribution annuelle de 50 000$ à chacun de ces projets, qui se réalisent en ordre dispersé.
Dans la majorité des cas, ces services dépendent entièrement de bénévoles prêts à donner de leur temps et sont destinés à une clientèle défavorisée.
«C’est un système précaire, mal financé qui ne répond pas à tous les besoins, décrit l’économiste Yves Bourgeois. Ce n’est pas destiné à une personne qui travaille à bas salaire et qui voudrait se rendre au travail mais ne peut pas se permettre d’avoir une voiture.»
CHALEUR: UN SERVICE DE TRANSPORT EN COMMUN AVANT LA FIN DE L’ANNÉE
La Coopérative transport Chaleur (CTC) prévoit offrir un service de transport à domicile d’ici à l’automne. De Belledune jusqu’à Saint-Sauveur en passant par Bathurst, des bénévoles ramasseront les clients chez eux pour les conduire à leurs rendez-vous médicaux ou pour faire leur épicerie.
«Pour l’instant, nous essayons de trouver une vingtaine de bénévoles. Nous sommes rendus à mi-chemin. Dès que l’on aura suffisamment de conducteurs, on pourra mettre en place le service», précise James Mallory, directeur général de la coopérative.
En 2006, l’association Sur la route du transport durable avait développé un projetpilote d’autobus dans la région. Le gouvernement fédéral avait investi 25 000$ dans le projet qui a été rapidement abandonné pour des raisons financières et par manque de clients.
La CTC envisage à plus long terme de développer le covoiturage et d’établir un système de navettes par camionnettes ou minibus. M. Mallory assure que son organisme a appris les leçons du passé. «Nous voulons faire en sorte d’offrir un service à plus petite échelle. On voudrait commencer moins grand», dit-il.
TRANSPORT COLLECTIF LIMITÉ DANS LE NORD-OUEST
Depuis 2015, une minifourgonnette de sept passagers sillonne Edmundston pour répondre aux besoins de déplacement des personnes à faible revenu.
Le service AUTO-nomie bénéficie à 200 clients du lundi au vendredi, de 8h à 16h. Seul moyen de transport collectif dans la région, il ne suffit pas à répondre à la demande.
Un véhicule supplémentaire serait nécessaire, explique Céline Ouellette, coordinatrice du Réseau d’inclusion Nord-Ouest. «On doit refuser des gens», déplore-t-elle.
L’organisme travaille à élargir ce service à Grand-Sault et aux communautés environnantes. «Il faut que les municipalités s’impliquent davantage», dit-elle.
«Des gens de Sainte-Anne, de SaintLéonard ou de Rivière-Verte pourraient avoir un emploi à Edmundston ou à GrandSault mais n’ont pas de voiture. Dans le même temps, on voit des entreprises fermer parce qu’ils n’ont pas d’employés...»
Contrairement aux autres régions rurales, le transport est assuré par un employé embauché à titre de conducteur. «On avait de la difficulté à trouver des bénévoles, il fallait penser à autre chose pour les gens de la région», souligne Céline Ouellette.
KENT PEUT COMPTER SUR DES BÉNÉVOLES DÉVOUÉS
Le programme Transport communautaire Kent dépend d’une trentaine de chauffeurs bénévoles, qui aident les personnes les plus vulnérables à se déplacer en allant les chercher directement à leur domicile. Environ 150 clients dépendent de la générosité de quelques-uns.
«On a plus de plus en plus de demandes, constate Colette Lacroix, la directrice générale du Réseau d’inclusion communautaire de Kent. Ici, si tu n’as pas d’automobile, tu es en grande difficulté. Avant, les gens rataient souvent leurs rendez-vous médicaux, il n’y avait rien pour les aider.»
Selon elle, ce modèle est de loin le plus adapté au comté de Kent. «C’est le comté où il y a le plus de routes par rapport au nombre d’habitants. Aucun autre système de transport en commun ne pourrait fonctionner. Une navette aurait représenté de frais exorbitants et aurait été sous-utilisée.»
Chaque trajet coûte 35 cents le kilomètre, un montant directement reversé au conducteur.