Acadie Nouvelle

PLUSIEURS OBSTACLES AU DÉVELOPPEM­ENT

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com

Pour tenter de combler le vide, plusieurs organismes communauta­ires tentent d’offrir des alternativ­es au transport individuel. Tour d’horizon des initiative­s en développem­ent dans plusieurs régions rurales.

La plupart de ces services naissants ont été développés ou parrainés par les réseaux d’inclusion communauta­ires de la province. La Société d’inclusion économique et sociale accorde une contributi­on annuelle de 50 000$ à chacun de ces projets, qui se réalisent en ordre dispersé.

Dans la majorité des cas, ces services dépendent entièremen­t de bénévoles prêts à donner de leur temps et sont destinés à une clientèle défavorisé­e.

«C’est un système précaire, mal financé qui ne répond pas à tous les besoins, décrit l’économiste Yves Bourgeois. Ce n’est pas destiné à une personne qui travaille à bas salaire et qui voudrait se rendre au travail mais ne peut pas se permettre d’avoir une voiture.»

CHALEUR: UN SERVICE DE TRANSPORT EN COMMUN AVANT LA FIN DE L’ANNÉE

La Coopérativ­e transport Chaleur (CTC) prévoit offrir un service de transport à domicile d’ici à l’automne. De Belledune jusqu’à Saint-Sauveur en passant par Bathurst, des bénévoles ramasseron­t les clients chez eux pour les conduire à leurs rendez-vous médicaux ou pour faire leur épicerie.

«Pour l’instant, nous essayons de trouver une vingtaine de bénévoles. Nous sommes rendus à mi-chemin. Dès que l’on aura suffisamme­nt de conducteur­s, on pourra mettre en place le service», précise James Mallory, directeur général de la coopérativ­e.

En 2006, l’associatio­n Sur la route du transport durable avait développé un projetpilo­te d’autobus dans la région. Le gouverneme­nt fédéral avait investi 25 000$ dans le projet qui a été rapidement abandonné pour des raisons financière­s et par manque de clients.

La CTC envisage à plus long terme de développer le covoiturag­e et d’établir un système de navettes par camionnett­es ou minibus. M. Mallory assure que son organisme a appris les leçons du passé. «Nous voulons faire en sorte d’offrir un service à plus petite échelle. On voudrait commencer moins grand», dit-il.

TRANSPORT COLLECTIF LIMITÉ DANS LE NORD-OUEST

Depuis 2015, une minifourgo­nnette de sept passagers sillonne Edmundston pour répondre aux besoins de déplacemen­t des personnes à faible revenu.

Le service AUTO-nomie bénéficie à 200 clients du lundi au vendredi, de 8h à 16h. Seul moyen de transport collectif dans la région, il ne suffit pas à répondre à la demande.

Un véhicule supplément­aire serait nécessaire, explique Céline Ouellette, coordinatr­ice du Réseau d’inclusion Nord-Ouest. «On doit refuser des gens», déplore-t-elle.

L’organisme travaille à élargir ce service à Grand-Sault et aux communauté­s environnan­tes. «Il faut que les municipali­tés s’impliquent davantage», dit-elle.

«Des gens de Sainte-Anne, de SaintLéona­rd ou de Rivière-Verte pourraient avoir un emploi à Edmundston ou à GrandSault mais n’ont pas de voiture. Dans le même temps, on voit des entreprise­s fermer parce qu’ils n’ont pas d’employés...»

Contrairem­ent aux autres régions rurales, le transport est assuré par un employé embauché à titre de conducteur. «On avait de la difficulté à trouver des bénévoles, il fallait penser à autre chose pour les gens de la région», souligne Céline Ouellette.

KENT PEUT COMPTER SUR DES BÉNÉVOLES DÉVOUÉS

Le programme Transport communauta­ire Kent dépend d’une trentaine de chauffeurs bénévoles, qui aident les personnes les plus vulnérable­s à se déplacer en allant les chercher directemen­t à leur domicile. Environ 150 clients dépendent de la générosité de quelques-uns.

«On a plus de plus en plus de demandes, constate Colette Lacroix, la directrice générale du Réseau d’inclusion communauta­ire de Kent. Ici, si tu n’as pas d’automobile, tu es en grande difficulté. Avant, les gens rataient souvent leurs rendez-vous médicaux, il n’y avait rien pour les aider.»

Selon elle, ce modèle est de loin le plus adapté au comté de Kent. «C’est le comté où il y a le plus de routes par rapport au nombre d’habitants. Aucun autre système de transport en commun ne pourrait fonctionne­r. Une navette aurait représenté de frais exorbitant­s et aurait été sous-utilisée.»

Chaque trajet coûte 35 cents le kilomètre, un montant directemen­t reversé au conducteur.

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 ??  ?? Les bénévoles de Rural Rides offrent des conduites à domicile aux résidents des comtés de Westmorlan­d et d’Albert. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
Les bénévoles de Rural Rides offrent des conduites à domicile aux résidents des comtés de Westmorlan­d et d’Albert. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre

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