Acadie Nouvelle

Loin dans la liste des priorités

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Le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick mise très peu sur le développem­ent du transport en commun en dehors des trois grands centres. Une subvention de 3,4 millions a été accordée l’an dernier à Codiac Transpo pour le renouvelle­ment de la flotte d’autobus du Grand Moncton, la constructi­on d’abris et l’ajout de caméras dans les véhicules sur quatre ans. Le soutien au transport collectif dans les régions rurales se limite au financemen­t accordé par la Société d’inclusion économique et sociale du Nouveau-Brunswick. L’organisme public verse chaque année 600 000$ partagés entre une douzaine d’initiative­s de transport communauta­ire. Ce montant reste insignifia­nt. À titre de comparaiso­n, le budget provincial 2017-2018 prévoit des dépenses de plus d’un milliard de dollars pour le ministère des Transports et de l’Infrastruc­ture. «Ce n’est pas juste au gouverneme­nt provincial d’agir, mais c’est peut-être l’acteur le plus absent», constate Yves Bourgeois. «Lorsqu’on centralise les services, on demande aux gens de se déplacer de plus en plus loin. Il faut aussi investir en conséquenc­e dans le transport en commun. Les population­s qui n’ont pas accès à la voiture se retrouvent exclues du marché du travail et ça représente un coût pour le gouverneme­nt.» L’économiste estime que l’absence d’alternativ­e à la voiture a un prix souvent sous-estimé. «On compte des milliers de rendez-vous médicaux manqués parce les personnes n’étaient pas capables de s’y rendre et ça nous coûte des millions. Les accidents de la route coûtent aussi très cher.» Le chef du Parti vert, David Coon, constate un manque de leadership dans ce dossier. «Le problème, c’est qu’aucun ministre n’a la responsabi­lité d’instaurer un système de transport efficace. Ce n’est pas une priorité pour le gouverneme­nt, dit-il. Jusqu’à maintenant, personne au gouverneme­nt n’a rempli ce mandat. Nous nous retrouvons donc avec une infrastruc­ture de transport collectif inadaptée, incomplète et peu pratique.» Il demande à la province de soutenir la création de liaisons ferroviair­es entre les principale­s villes de la province et d’établir des commission­s de transport rural. «C’est un enjeu de justice sociale, de développem­ent économique et de protection de l’environnem­ent», insiste David Coon. – SD

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