Acadie Nouvelle

Transport collectif: la province ne reçoit pas sa part du gâteau

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Les grands centres urbains du pays s’accaparent l’immense majorité des fonds fédéraux destinés au développem­ent du transport en commun. Déjà très peu soutenues par la province, les municipali­tés du Nouveau-Brunswick doivent se contenter des miettes. Simon Delattre

Le budget 2016 du gouverneme­nt fédéral prévoyait des investisse­ments de 3,5 milliards de dollars pour le transport en commun au pays.

Le Nouveau-Brunswick, qui représente 2% de la population canadienne, n’a obtenu que 0,26% de cette enveloppe. La province n’a reçu que 8,7 millions $ tandis que la Nouvelle-Écosse a hérité de 32 millions $.

En effet, la part revenant à chaque province a été calculée selon le nombre d’utilisateu­rs des systèmes de transport collectif et non en fonction de la population. La formule avantageai­t principale­ment les grandes villes canadienne­s, déjà dotées de réseaux de transport en commun bien développés.

Ces investisse­ments fédéraux ont financé la moitié de l’achat de nouveaux bus pour seulement quatre villes: Moncton, Fredericto­n, Saint-Jean et Miramichi. L’autre moitié, soit 8,7 millions $, a été déboursée par les municipali­tés en question.

Le mode de calcul a été critiqué par le gouverneme­nt Gallant l’an dernier et des changement­s ont été demandés. Le ministre de l’Infrastruc­ture et des Collectivi­tés Amarjeet Sohi, a assuré en septembre 2016 que la formule serait assouplie pour les investisse­ments futurs.

Cependant, le dernier budget laisse penser que le Nouveau-Brunswick restera désavantag­é. Il prévoit des investisse­ments de 20,1 milliards $ sur 11 ans pour des projets de transport collectif. Leur répartitio­n sera basée sur une formule tenant compte de l’achalandag­e pour 70% et de la population pour seulement 30%.

Frédérick Dion, directeur général de l’Associatio­n francophon­e des municipali­tés du Nouveau-Brunswick, juge que l’approche d’Ottawa répond mal à la réalité d’une province rurale comme le NouveauBru­nswick.

«On finance à tour de bras les grandes métropoles. Pourquoi on ne le ferait-on pas aussi dans nos régions? Les petites collectivi­tés sont toujours à la remorque et ne sont admissible­s qu’à certains programmes de financemen­t. Ces programmes ne correspond­ent pas aux régions rurales. On pense qu’il faut adapter les critères et envisager une définition plus large du transport en commun.»

La mise de services de transport en commun est considérée avant tout comme une responsabi­lité municipale au NouveauBru­nswick, ajoute-t-il. Or, peu d’entre elles ont les épaules assez solides.

«Les petites municipali­tés n’ont pas les capacités d’assumer cette responsabi­lité et prendre en charge une telle infrastruc­ture sans recevoir l’aide des gouverneme­nts fédéral et provincial», mentionne Frédérick Dion.

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