Acadie Nouvelle

La lutte d’Amédée Boucher

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Cet été, Amédée Boucher a l’intention de parcourir la Péninsule acadienne à vélo. Ce résidant de Bertrand, près de Caraquet, a commencé son tour il y a quelques semaines. Rien de touristiqu­e dans sa démarche! Il veut sensibilis­er la population aux dangers du glyphosate, l’herbicide le plus utilisé au monde.

«Je passe de maison en maison, je discute avec les gens et je fais signer à ceux qui veulent une pétition.»

Il a, à ce jour, recueilli 1600 signatures de personnes domiciliée­s à Saint-Léolin, à Bertrand, à Paquetvill­e ou à Notre-Damedes-Érables. Bas-Caraquet et Pokesudie sont ses prochaines étapes. Amédée Boucher affirme recevoir un bon accueil du monde qu’il sollicite.

«Quand je leur explique les dangers de ce poison pour notre santé et qu’il est la cause de bon nombre de cancers, ça leur parle. Ils ont tous dans leur entourage un proche qui est touché par cette maladie. Des fois, c’est même eux qui se battent contre le cancer.»

L’activiste pacifique n’en est pas à son coup d’essai. En 2016 déjà, il avait organisé plusieurs actions, dont des marches, et fait circuler une première pétition. Elle avait récolté 5500 paraphes. Début décembre, il l’avait envoyée à Fredericto­n.

«Le gouverneme­nt m’a répondu, par courrier, qu’il se basait sur les recommanda­tions de Santé Canada qui ne classait pas le glyphosate dans les produits cancérigèn­es et qu’il n’estimait pas urgent de voter une loi pour l’interdire», se désole-t-il.

Pour lui, l’heure est grave. L’utilisatio­n de cet herbicide engendre «un génocide humain, un génocide de la nature et un génocide des écosystème­s organisés par les multinatio­nales».

«On n’a pas le choix de bannir le glyphosate. On ne peut pas faire comme si on n’était pas au courant. La Californie, aux États-Unis, vient de le classer parmi les éléments potentiell­ement cancérigèn­es. Ce n’est pas un petit État, la Californie», met en exergue Amédée Boucher.

Il en appelle à la responsabi­lité de chacun.

«Un jugement de la Cour suprême a réaffirmé que l’interdicti­on des pesticides résultait de la compétence des provinces et des municipali­tés. On n’a pas besoin de se fier aux avis de Santé Canada.»

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