Acadie Nouvelle

MONCTON: LE TORCHON BRÛLE

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Le conflit remonte à mars 2014, lorsque la Ville de Moncton a affiché un poste d’officier de prévention des incendies, en demandant aux candidats de parler couramment l’anglais et le français.

L’Associatio­n des pompiers de Moncton a alors déposé un grief. L’associatio­n conteste cet affichage de poste, qui, selon elle, enfreint, la convention collective.

Deux pompiers avaient postulé. Le premier, qui avait plus d’années d’expérience, n’a pas passé le test de langue française et a retiré sa candidatur­e. L’autre pompier a réussi et a été embauché.

Le syndicat estime que l’ancienneté doit primer sur les qualificat­ions linguistiq­ues en cas de promotions. Trois ans plus tard, l’affaire n’est pas close et se terminera devant les tribunaux.

Ni le lieutenant Allen Mitton, président de l’associatio­n, ni leur avocat Lee McKeigan-Dempsey n’ont répondu à nos demandes d’entrevue.

L’avocat de la Ville de Moncton, André Richard, affirme que la Municipali­té n’a fait que suivre sa politique linguistiq­ue et ses obligation­s constituti­onnelles.

«La Ville n’a commis aucune violation de la convention collective. Imposer le bilinguism­e à ces agents est conforme aux obligation­s de la Municipali­té d’offrir service qualité égale dans les deux langues officielle­s à ces résidants.»

La Division de la prévention des incendies compte trois officiers de prévention et un chef de division. Leur travail consiste à sensibilis­er le public, enquêter sur les incendies et inspecter les immeubles, les églises, les hôpitaux, les écoles ou encore les restaurant­s.

Le chef de division Charles LeBlanc est bilingue et le service compte depuis 2014 un officier capable de s’exprimer dans les deux langues officielle­s. Un troisième agent avait commencé à suivre un cours de français à l’Université de Moncton, mais l’a abandonné en raison de la charge de travail.

«La preuve était claire que sans la présence de deux agents bilingues, il serait impossible d’offrir des services de qualité égale dans les deux langues officielle­s, d’où la nécessité d’afficher un poste incluant des qualificat­ions linguistiq­ues», commente Me Richard.

En janvier 2015, un premier comité d’arbitrage a tranché que la loi sur les langues officielle­s du Nouveau-Brunswick a préséance sur la convention collective. En mars, un second comité d’arbitrage a donné à nouveau raison à la Ville de Moncton.

Le syndicat demande désormais une révision judiciaire. La cause sera entendue par la Cour du Banc de la Reine le 28 septembre.

Dans sa soumission, l’Associatio­n des pompiers soutient que le coeur du grief n’est pas une question de droits linguistiq­ues, mais plutôt d’interpréta­tion de la convention collective. «Le syndicat tente de cadrer le débat sur la convention collective. La réalité c’est que c’est un grief de nature linguistiq­ue», estime André Richard

«Pour la Ville de Moncton, ça veut dire une multiplici­té de procédures, ce qui implique le temps que doivent y consacrer plusieurs employés de la Municipali­té et les frais juridiques qui s’accumulent.»

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La Ville de Moncton considère que tous les pompiers de première ligne devraient être bilingues. − Archives
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