Santé financière
«J’ai de la misère à gérer mon argent!»
Ce sont là des propos communs. Cela indique souvent que l’on ignore un principe financier, qui est fondamental selon moi: ne pas dépenser ce que l’on n’a pas. Tout simplement. Je parle de façon générale et je vous concède qu’il existe bien des moments où l’on peut déroger à ce principe: quand on va aux études, lors d’un achat de maison, pour démarrer une entreprise, etc.
Or, trop souvent, on élargit l’exception jusqu’à ce qu’elle devienne la règle. On se procure alors voitures, vêtements, voyages, roulottes, meubles, appareils électroniques, sorties au restaurant, chalets ou teintures de cheveux, sans indépendance financière.
Il y a un proverbe français qui proclame: «Un sac percé ne peut tenir la graine.» Si l’on a l’habitude de gaspiller, on ne peut faire d’économies. La solution à ses problèmes financiers ne repose pas sur un meilleur revenu si son sac est percé.
LA CALAMITÉ DES EMPRUNTS
«Un compte en banque dont le découvert est important, et ce durant des mois voire des années, génère du stress, consciemment ou non.»¹ Aucune surprise là. Ce stress, on le connaît trop bien. J’ai tiré cette citation d’un chapitre de livre
Simplifiez vos finances. Les auteurs signalent que les crédits à consommation de longue durée (c’est-à-dire tout ce qui n’est pas crédit logement) dégénèrent très facilement: on commence avec un petit déficit autorisé et on avance avec de nouvelles dettes.
Certes, les prêts financiers peuvent être très bénéfiques, mais on s’expose également à bien des soucis. Marges de crédit, cartes de crédit, cartes de paiement, prêts automobiles, prêts hypothécaires: tous ces plans de financement alléchants risquent d’évincer le principe fondamental mentionné précédemment, qui est de ne pas dépenser ce que l’on n’a pas. Seulement 24 versements de 19,99$! Oublions cela! Apprendre à refuser les prêts qui ne sont pas essentiels est un grand pas vers un budget plus simple.
Préparer un budget est simple si l’on ne vit pas au-dessus de ses moyens. On vérifie ses revenus et on s’assure de ne pas excéder ni égaliser ce montant avec ses dépenses. On s’accorde une somme pour les imprévus, ses épargnes, des dons monétaires, etc.
FEUX ROUGE, JAUNE, VERT
Voici un truc tiré d’un beau programme de littératie financière, conçu par Services à la famille Népisiguit. Il s’agit de réfléchir et d’utiliser sa pensée critique avant de faire un achat. «J’arrête, je pense, j’y vais.» On visualise d’abord un feu rouge: on s’arrête et l’on se demande si l’achat est nécessaire ou si c’est une gâterie. On visualise ensuite un feu jaune: on considère son budget et l’on réfléchit. Enfin, on visualise un feu vert: on prend une décision, que ce soit d’acheter, de ne pas acheter tout de suite, de refuser l’achat afin d’économiser son argent, etc.
Dès que l’on prend une pause avant de faire un achat, le dénouement tend à changer. La période de réflexion – feu jaune – peut durer deux minutes, s’il s’agit d’un thé vert infusé à froid au lait de soja sans sucre, ou bien des mois, s’il s’agit d’un énorme véhicule utilitaire sport à dispositif de créneau automatique.
DONNER
Paradoxalement, faire des dons monétaires n’est pas à proscrire lorsque l’on vise l’indépendance financière. Lorsque l’on donne, on se sent plus fortuné et l’on est ainsi poussé à moins gaspiller d’argent inutilement. Tout compte fait, nos bonnes actions devraient primer nos bilans financiers. Quittons la spirale de l’endettement! J’invite respectueusement vos partages et questions.
¹Kustenmacher, W.T. et Seiwert, L.J. (2003). Simplifiez-vous la vie. Paris: Éditions France Loisirs, p.77.