Acadie Nouvelle

G20: les pays débattent des rançons payées aux terroriste­s

Les dirigeants des pays du G20 ont débattu de la possibilit­é de s’engager à ne pas payer des rançons aux ravisseurs terroriste­s dans le cadre de leurs discussion­s sur la sécurité internatio­nale, vendredi, au premier jour de la rencontre en Allemagne.

- Mia Rabson

Le premier ministre Justin Trudeau s’était engagé il y a plus d’un an à convaincre les autres dirigeants du monde d’arrêter de payer de tels montants aux ravisseurs après la mort des Canadiens John Risdel et Robert Hall, qui avaient été tués par un groupe terroriste aux Philippine­s en avril et juin 2016.

Un responsabl­e canadien a confié que la version préliminai­re actuelle du document final – qui donne les points d’accord des dirigeants du sommet de Hambourg – comprend des discussion­s sur les rançons, à la demande du premier ministre Trudeau.

MM. Risdel et Hall avaient été enlevés en septembre 2015, avec deux autres otages qui ont été plus tard libérés. Le Norvégien qui avait été kidnappé avec eux avait été relâché après que le pays eut déboursé une rançon d’environ 630 000$US. Le Canada avait refusé de payer. M.Trudeau avait réitéré les arguments souvent évoqués par les Canadiens – dont son prédécesse­ur Stephen Harper – voulant que le paiement de rançons finance les activités des terroriste­s et incite ceux-ci à commettre davantage d’enlèvement­s.

En 2015 et 2016, les communiqué­s du G20 abordaient la question des rançons, mais aucun d’entre eux n’incluait un engagement clair de ne plus payer ces rançons. En 2013, le sommet du G20 avait promis une telle chose, mais ce n’est pas tous les pays qui avaient accepté de s’y soumettre.

Le Canada a une politique officieuse contre le paiement de rançons depuis longtemps, mais cela ne l’a pas empêché de le faire à quelques reprises. En 2009, il avait payé 1,1 million $ à un groupe affilié à Al-Qaïda en Afrique pour libérer les diplomates Robert Fowler et Louis Guay.

M. Trudeau a aussi poussé ses vis-à-vis à adopter un langage sur le terrorisme qui reflète la diversité et l’inclusion. Les responsabl­es n’ont pas précisé ce que cela signifie, mais cette propositio­n survient alors que le président américain Donald Trump est parvenu à imposer partiellem­ent son décret migratoire qui interdit l’entrée dans son pays aux ressortiss­ants de six pays à majorité musulmane.

Le premier ministre canadien n’a jamais publiqueme­nt critiqué Donald Trump sur son décret, mais quand celui-ci était entré en vigueur, il avait tout de même envoyé sur les réseaux sociaux un message dans lequel il disait que le Canada resterait ouvert à tous les réfugiés peu importe leur religion.

M.Trudeau était à la table lors des discussion­s sur la sécurité, qui ont aussi abordé la menace posée par Daech (le groupe armé État islamique).

Le premier ministre indien, Narendra Modi, a dit à M. Trudeau au début d’une rencontre bilatérale qu’il avait été très heureux d’entendre ses «interventi­ons» lors des discussion­s sur le terrorisme et qu’il l’appuyait sur toute la ligne. En hindi, M. Modi à dit à son homologue canadien qu’ils étaient «sur la même longueur d’ondes».

CHANGEMENT­S CLIMATIQUE­S

Le président américain Donald Trump s’est aussi fait parler de changement­s climatique­s et de l’Accord de Paris sur le climat.

La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, qui participe au sommet avec le premier ministre, a indiqué que la position des Américains sur cet enjeu n’était pas surprenant­e et qu’elle ne devrait pas changer.

En mai, M. Trump avait respecté sa promesse de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Il était le seul à adopter cette position au dernier sommet du G7 en Italie au mois de mai, et la chancelièr­e allemande, Angela Merkel, tente de former un front uni des 19 pays contre un – les ÉtatsUnis.

Dans le cadre de sa présidence du G20, Mme Merkel a élaboré un plan d’action énergétiqu­e qui sera en annexe du communiqué final. Ce plan pourrait appeler à la fin des subvention­s relatives aux combustibl­es fossiles et à obliger les entreprise­s à considérer les impacts sur les changement­s climatique­s et les risques dans leurs décisions financière­s.

Le premier ministre Justin Trudeau a eu une rencontre privée avec la chancelièr­e Angela Merkel, vendredi matin, lors de laquelle ils ont notamment discuté de l’importance de convaincre d’autres pays à s’engager dans la lutte aux changement­s climatique­s.

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Justin Trudeau et Angela Merkel, vendredi, à Hambourg. − La Presse canadienne: Ryan Remiorz

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