LES PATIENTS POURRONT PASSER PLUS DE TEMPS AVEC LEUR MÉDECIN
La nouvelle entente-cadre entre le gouvernement provincial et ses médecins devrait permettre à ces derniers de passer plus de temps avec leurs patients sans pour autant prolonger les listes d’attente, avance le ministre de la Santé.
Fredericton et la Société médicale du Nouveau-Brunswick ont signé récemment une entente-cadre de quatre ans sur la rémunération des médecins.
L’entente, l’équivalent d’une convention collective, prévoit notamment une nouvelle structure de paiement pour les médecins payés à l’acte.
Dorénavant, seulement 40% du salaire de ces médecins proviendra de la facturation à l’acte. Les omnipraticiens recevront 60% de leur rémunération en fonction du nombre de patients inscrits à leur clinique.
Selon le ministre de la Santé, cette approche devrait décourager les médecins qui avaient l’habitude de voir le plus de patients possible, le plus vite possible, pour s’assurer d’une rémunération maximale.
«La facturation va aussi se faire selon (le nombre de) visites, mais à un taux réduit. Ça va permettre aux médecins de passer un peu plus de temps avec leurs patients», affirme Victor Boudreau.
Le ministre ne craint pas que les listes d’attente des médecins de famille s’allongent en l’absence d’incitatifs de volume puisque d’autres dispositions de l’ententecadre leur permettront dorénavant de facturer le gouvernement pour des services fournis par téléphone ou par courriel.
«On n’a pas toujours besoin d’aller voir le médecin. Peut-être qu’un appel ou un courriel suffit, mais ce n’était pas vraiment permis dans le système de facturer pour le temps passé à ces choses-là», indique M. Boudreau.
L’entente-cadre contient également des hausses de salaire de 1% par année pour les quatre prochaines années.
Selon le ministre, cette augmentation salariale plutôt humble s’aligne avec les hausses de rémunération consenties aux autres secteurs de la fonction publique ces dernières années.
«Nous voulons recruter des médecins et être compétitifs sur le plan des salaires, mais il faut aussi être responsable financièrement», explique Victor Boudreau.
Certaines clauses non monétaires de l’entente-cadre devraient d’ailleurs faciliter le recrutement des médecins, selon M. Boudreau, dont celles concernant le nouveau programme Médecine familiale Nouveau-Brunswick qui est sur le point de voir le jour.
Le programme facilitera le travail d’équipe chez les médecins en coordonnant leur horaire pour permettre à leurs patients d’avoir accès à un docteur rapidement en tout temps, même les soirs et les week-ends, en cas de problèmes non urgents.
Les médecins d’une même équipe auront accès aux dossiers de tous les patients de l’équipe.
«En encourageant plus de cliniques collaboratives, nous pensons que ça va nous permettre de recruter plus de médecins», affirme M. Boudreau.
En campagne électorale, le Parti libéral a promis d’embaucher 50 nouveaux médecins généralistes d’ici l’an prochain.
Selon le ministre Boudreau, la province compte en ce moment 40 médecins de plus qu’en 2014, spécialistes et généralistes confondus. COÛTS REVUS
Lors des négociations avec la Société médicale du N.-B., les médecins ont consenti à la mise sur pied d’un comité chargé d’examiner la rémunération de certains actes médicaux rendus plus faciles par des avancées technologiques.
Le coût facturé au gouvernement pour le traitement de la cataracte pourrait notamment être revu à la baisse, illustre le ministre.
«Avec les nouvelles technologies, ça prend 15 minutes, mais on facture encore comme si ça prenait quatre heures», dit-il.
La révision des codes de facturations «pourrait certainement mener à des économies» qui pourront «être utilisées ailleurs» dans le système, selon Victor Boudreau.
La présidente de la Société médicale du Nouveau-Brunswick n’était pas disponible pour nous accorder une entrevue.
Lors de l’annonce de la nouvelle entente, Dre Lynn Murphy-Kaulbeck a indiqué que l’accord avait été ratifié «par une écrasante majorité» des membres de la Société.
C’était d’ailleurs la première fois que les médecins salariés et ceux payés à l’acte négociaient ensemble à la même table avec le gouvernement.
À son avis, Médecine familiale NB va permettre «d’améliorer l’accès pour les patients, d’accroître la collaboration entre les médecins en utilisant la technologie et de créer un meilleur équilibre vie professionnelle et vie privée pour les médecins».