Acadie Nouvelle

Fredericto­n: une plainte linguistiq­ue transférée à la Commission de police du N.-B.

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La Ville de Fredericto­n demande à la Commission de police du NouveauBru­nswick de se pencher sur une bévue policière alléguée.

La municipali­té a annoncé vendredi en fin de journée, par voie de communiqué de presse, le transfert d’une plainte de nature linguistiq­ue à la Commission de police du Nouveau-Brunswick.

Elle indique qu’elle passe le flambeau «dans un souci de transparen­ce et dans l’intérêt du public», mais donne bien peu de détails sur cette affaire mis à part le fait qu’elle remonte au 11 juin.

Le communiqué précise que «la Force policière et la municipali­té s’efforcent toutes deux de se conformer entièremen­t à l’obligation d’offre active au client dans la langue de son choix pour respecter la Loi sur les langues officielle­s du Nouveau-Brunswick».

La Ville de Fredericto­n ajoute qu’elle et le service de police veillent «à ce que la teneur de la politique sur l’offre active correspond­e aux ressources mises à la dispositio­n des policiers et des clients sur le terrain», qu’elles continent à améliorer la formation linguistiq­ue de base offerte aux agents et qu’elles ont ajouté «un critère de “préférence” d’une qualificat­ion de base en français au processus de sélection des futures recrues».

L’Acadie Nouvelle a pu confirmer lundi matin que la plainte en question est bel et bien celle déposée le mois dernier par une francophon­e de Fredericto­n, Charlotte Abou-Slaiby.

Comme nous le rapportion­s il y a quelques semaines en exclusivit­é, cette citoyenne française issue d’une minorité visible et établie dans la capitale depuis trois ans allègue que ses droits linguistiq­ues et fondamenta­ux ont été bafoués le 11 juin par la police de Fredericto­n.

Elle circulait en voiture dans le centre-ville en compagnie de trois amies lorsqu’elle a été intercepté­e par des policiers parce que l’enregistre­ment de ses plaques d’immatricul­ation n’était plus valide.

Elle allègue que deux agents ont refusé ses maintes demandes d’être servie en français, qu’ils se sont montrés agressifs et qu’ils lui ont dit que c’était à elle de parler en anglais puisqu’elle comprenait cette langue.

Selon elle, l’une des passagères a expliqué aux agents qu’elle est avocate et que le droit d’être servi dans la langue officielle de son choix est protégé par la Charte canadienne des droits et libertés.

Un policier aurait alors menacé d’arrêter la passagère pour obstructio­n à la justice avant de se raviser et d’appeler un agent bilingue en renfort. Le troisième agent serait arrivé quelques minutes plus tard et aurait offert un service en français. - PRN

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