L’Irak en liesse après la libération de Mossoul
Le premier ministre irakien a déclaré victoire contre les djihadistes à Mossoul, lundi soir, après neuf mois de lutte acharnée contre Daech (le groupe armé État islamique) dans la deuxième ville d’Irak.
«Nous annonçons la victoire totale pour l’Irak et pour tous les Irakiens», a lancé Haider al-Abadi, alors qu’il se trouvait sur une petite base militaire dans l’ouest de Mossoul, près de la vieille ville, où étaient retranchés les derniers djihadistes qui résistaient aux forces irakiennes appuyées par la coalition internationale.
«Ce grand jour de fête couronne les victoires des combattants et des Irakiens au cours des trois dernières années», a-t-il dit.
Quelques heures plus tôt, les avions de la coalition dirigée par les États-Unis avaient pilonné la dernière enclave tenue par les djihadistes dans l’ouest de la ville. Au cours des derniers jours, les troupes irakiennes appuyées par la coalition avaient confiné les quelques centaines d’extrémistes restants dans un secteur de moins d’un kilomètre carré.
Peu après le discours de M. Al-Abadi, la coalition a félicité l’armée irakienne pour sa victoire contre «un ennemi brutal et malfaisant», selon un communiqué.
«Bien que certains secteurs de la vieille ville de Mossoul doivent encore être nettoyés des engins explosifs et des combattants de Daech possiblement cachés, (les forces irakiennes) contrôlent maintenant fermement Mossoul», a affirmé le Commandement central des États-Unis dans le communiqué.
Le président américain Donald Trump a estimé que la reprise de Mossoul signifiait que les jours du groupe extrémiste en Irak et en Syrie «sont comptés». Dans un communiqué, il a affirmé que les États-Unis continueraient de rechercher «la destruction totale» de Daech.
Le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a quant à lui jugé que la victoire à Mossoul représentait «un point tournant crucial» de la lutte mondiale contre le groupe extrémiste. Il a félicité les forces kurdes qui ont participé aux combats. UNE BATAILLE ÉPROUVANTE
La «bataille de Mossoul» a été la plus longue et la plus éprouvante depuis le début de la guerre contre le groupe extrémiste en Irak, il y a trois ans.
Lancée en octobre, l’opération militaire de grande envergure a mobilisé plus de 70 000 combattants irakiens issus de l’armée régulière, des forces spéciales, de la police, des groupes tribaux et des forces paramilitaires chiites.
Tout au long de la campagne militaire, les forces spéciales irakiennes, qui ont été en première ligne de l’assaut, ont subi des pertes d’environ 40% de leurs effectifs, selon un rapport publié en mai par le bureau du secrétaire américain à la Défense.
Des milliers de civils ont également perdu la vie dans les affrontements, d’après un rapport du conseil provincial de Ninive. Ce bilan n’inclut pas les nombreuses victimes qui seraient toujours ensevelies sous les édifices effondrés.
Près de 900 000 personnes ont été déplacées par les combats. Les Nations unies soulignent que la crise humanitaire est loin d’être terminée dans la région malgré la fin de l’assaut contre Daech. Des milliers de résidants de Mossoul ne pourront rentrer chez eux à court terme «en raison des lourds dommages infligés pendant le conflit».
Des frappes aériennes, des tirs d’artillerie et les bombes des djihadistes ont détruit des milliers d’édifices ainsi que certaines infrastructures essentielles à Mossoul. Le ministère irakien de l’Intérieur calcule que plus de la moitié des édifices de l’ouest de Mossoul ont été endommagés ou détruits.